L’ex-ministre français des AE Hubert Védrine doit apprécier sur instruction du président le rôle de la France dans les structures atlantistes. Hollande promettait pendant sa campagne électorale de retirer le contingent français d’Afghanistan. Les Etats-Unis exhortent, néanmoins, leurs alliés à observer strictement le calendrier. Hollande se montre maintenant résolu à réviser tout l’éventail de la coopération avec l’OTAN.
La France est membre de l’alliance depuis sa fondation en 1949. Or, Paris a abandonné en 1966 l’organisation militaire de l’OTAN. Le président de Gaulles ne voulait pas priver la France de la souveraineté militaire. Nicolas Sarkozy a déclaré 60 ans après la fondation de l’alliance le retour dans les structures militaires. Fait révélateur : on a fait du lobbying de cette décision du président au parlement alors que d’après les sondages, plus de la moitié des français la soutenaient. Au micro la directrice du Centre de sécurité européenne Tatiana Parkhalina :
" La France a joué en 2009 un rôle important dans l’aménagement du système de sécurité européenne. Le pays participait activement aux opérations de l'alliance mais ne pouvait pas influer sur l'adoption des décisions dans les structures militaires intégrées. A mon avis, il serait irrationnel pour la France de sortir des structures militaires de l’OTAN. Paris ne se sent pas lésé par les décisions des Etats-Unis comme auparavant. Il convient d’évoquer l’opération libyenne. Les Etats-Unis ont joué alors un rôle modeste. Il n’y aurait pas eu d’opération libyenne sans l’initiative de la France ".
L’intention d’Hollande n’est qu’une déclaration du président socialiste ayant promis à ses électeurs de réduire les dépenses militaires.
La politologue signale les ambitions politiques d’Hollande. L’OTAN ressent la pression concernant la participation au règlement en Syrie. La situation sera moins claire qu’en Libye. Le président français voudrait sans doute éviter d’éventuelles conséquences négatives qui nuiraient à son image.
En plus d’examiner les relations avec l’OTAN, Hubert Védrine doit évaluer le diapason des rapports entre les Etats-Unis et la France. L’ex-ministre des AE doit préparer son compte rendu vers le mois d’octobre : à la veille des présidentielles aux Etats-Unis. Les experts évoquent le sommet de l’OTAN à Chicago. Le dirigeant français avait été en retard et la garde de Barack Obama avait refusé de laisser entrer la délégation française dans la salle où le président américain prononçait son discours. /L
