Le fusil Kalachnikov comme objet d'art

Le fusil Kalachnikov comme objet d'art
Le fusil Kalachnikov comme objet d'art - Sputnik Afrique
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Aujourd'hui un projet artistique peut avoir comme point de départ non seulement la manière d'expression artistique ou le thème des objets d'art, mais aussi la matière utilisée pour créer une oeuvre d'art. Des artistes britanniques s'apprêtent à célébrer la Journée internationale de la paix en septembre pas comme les autres : ils organisent une exposition qui aura en son centre le fusil d'assaut Kalachnikov (AK-47).

L'arme la plus diffusée au monde sera la matière pour 23 artistes modernes. L'idée du projet a été étayée par Damien Hirst, artiste à une réputation entachée de scandales. Il est l'auteur de la célèbre sculpture Pour l'amour de Dieu, qui est une réplique d'un crane humain recouvert de platine et incrusté de diamants, l'oeuvre non seulement des plus controversées, mais aussi la plus chère au monde. Pour l'instant personne ne sait ce qu'il exposera, mais son seul nom parmi les participants garantit à l'exposition une attention soutenue de la presse et de la communauté artistique mondiale.

Le concept de la manifestation appartient au photographe Bran Symondson qui a récemment fait son service militaire en Afghanistan. Il s'est procuré 24 Kalachnikov hors d'usage et pense que leur « réincarnation » dans des oeuvres d'art permettra de se faire une idée nouvelle de l'objet dont la destination principale est l'extermination de la vie.

Bran Symondson a déjà essayé d'organiser des projets collectifs, mais ceux-ci n'ont pas passionnés des collègues. Seule l'idée de participer à une action consacrée à la Journée de la paix et d'avoir affaire, en plus, aux fameux Kalachnikov a suscité un intérêt dans les milieux artistiques. Selon Symondson, les artistes d'aujourd'hui sont assez apolitiques, mais la possibilité de se servir d'une arme pour créer un objet d'art a enthousiasmé beaucoup d'entre eux.

L'idée d'utiliser des objets utilitaires en dehors de leur milieu de fonctionnement pour créer des oeuvres d'art n'est pas neuve. Des ready-made (objets tout faits) ont été inventés dès le début du XXème siècle par Marcel Duchamp. Celui-ci estimait que placer des objets ordinaires dans un espace d'exposition permettait aux amateurs d'art de voir des associations et sens nouveaux.

Il est évident que sans la participation de Damien Hirst l'exposition avait très peu de chances d'intéresser les journalistes et les critiques d'art. Le public s'interroge : qu'attendre cette fois de la part de l'artiste provocateur. Suivra-t-il les chemins battus pour mettre un Kalachnikov dans du formaldéhyde, comme il a fait plus d'une fois avec des animaux et poissons ? Ou, peut-être, ce sera une arme glamour incrustée d'or ou de platine et parsemée de pierres précieuses ? /L

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