En effet, La fille du pharaon est un spectacle de ballet typique du 19ème sicle mise en scène en Russie il y a exactement 150 ans. Il a une certaine valeur pour l’histoire des ballets russes parce que c’était la première mise en scène du grand chorégraphe français Marius Petipa qui venait de s’installer à Pétersbourg. Le spectacle qu’il avait conçu sur le sujet de Roman avec la momie de Théophile Gautier a bénéficié d’un immense succès pendant plus de 70 ans. Par contre, le retour du spectacle sur la scène russe à la charnière du XXème et du XXIème siècle s’est traduit par un scandale et a été retiré du répertoire après sept représentations données en première. Le maître Guennadi Rojdestvenski, directeur artistique d’alors du Bolchoï, était indigné d’entendre cette musique tout compte fait « médiocre » dans ce théâtre dépositaire des grandes traditions ! Précisions que l’auteur de cette musique était l’Italien César Puni qui travaillait avec Marius Petipa comme compositeur de musique pour les spectacles de ballet invité en Russie par la cour impériale. D’ailleurs, Pierre Lacotte ne dissimule pas non plus que la musique de Puni le laisse plutôt indifférent.
" La fille du pharaon avait toujours figuré au répertoire du Bolchoï lorsqu’il se rendait en tournée à Paris et à Londres, aux États-Unis, au Japon et en Chine. Le spectacle était invariablement bien accueilli par le public et les fans russes du ballet ne sont pas une exception à la règle parce qu’ils apprécient les spectacles anciens mis en scène par Pierre Lacotte à Moscou, Saint-Pétersbourg et Novossibirsk. C’est depuis plus de 30 ans que le chorégraphe français collabore avec les danseurs russes. « J’aime beaucoup la Russie, a avoué Lacotte dans son interview à notre radio. J’ai l’impression de retourner chez moi, de retrouver ma famille ".
Le chorégraphe français ne ménageait pas ses compliments adressés aux solistes du Bolchoï, surtout à Svetlana Zakharova qui danse le rôle principal dans La fille du pharaon . " J’étais heureux d’assister à ses triomphes à Paris, Londres et New York et partout dans le monde, - dit Pierre Lacotte. – J’ai eu la plus grande joie de la retrouver maintenant parce que je l’admire tout le temps ".
Un autre spectacle de ballet mise scène par Pierre Lacotte figurera en novembre prochain à l’affiche du Bolchoï. Il s’agit de Marco Spada qu’il avait crée en son temps pour Rudolph Noureev. /L
