Des auteurs, des metteurs en scène et des réalisateurs reviennent sans cesse à la personnalité de cette femme illustre dans l’espoir de percer les secrets de sa vie. Rien ne destinait cette princesse allemande de 16 ans, Sophie-Frédérique-Augusta d’Anhalt-Zerbst de son nom de jeune fille, à diriger la Russie jusqu'à qu'Elisabeth Ière, tsarine de 1741 à 1762, la fit venir à Saint-Pétersbourg pour épouser Pierre, petit-fils de Pierre Ier le Grand et héritier du trône désigné par la souveraine. Et pourtant elle devint l’une des figures historiques légendaires de la Russie : l’Impératrice Catherine II la Grande. Son premier portrait fait en Russie par un peintre inconnu nous montre une jeune fille mignonne. Et sur celui de son couronnement réalisé 18 ans après par le Danois Virgilius Erichsen, nous la voyons déjà Souveraine. A ce moment on connaît au moins trente portraits de Catherine réalisés par ce peintre, qui est considéré comme celui ayant le plus fidèlement rendu son image.
La cinématographie contemporaine, surtout étrangère, altère l’image de la Catherine la Grande, en soulignant son origine allemande et en la présentant parlant le russe avec un accent très prononcé, estime l’historienne Olga Eliséeva :
« Catherine parlait très bien le russe, sans accent, affirme la spécialiste. Un tas de documents écrits par elle en russe s’est conservé. Elle faisait, il est vrai, des fautes d’orthographe et de ponctuation, mais à l’époque c’était courant pour des demoiselles ».
En présentant l’exposition à Saint-Pétersbourg, le consul britannique a noté que la Russie et la Grande-Bretagne marquaient cette année de grandes dates dans l’histoire de leurs monarchies : les 250 ans de l’intronisation de Catherine II de Russie et les 60 ans du règne d’Elizabeth II d’Angleterre. Pour un pays, pour un peuple, la personne du souverain est un symbole de l’unité, une marque de valeurs permanentes même dans un monde contemporain en changement rapide, estime le consul britannique.
L’exposition « Catherine la Grande. Impératrice éclairée » suscite un grand intérêt, considère-t-on au Musée national d’Ecosse. Des centaines de réservations pour sa visite ont été déjà faites. Les habitants de la capitale écossaise souhaitent connaître l’histoire de cette illustre femme, en visitant l’exposition provenant de la collection du Musée de l’Ermitage, que Catherine II avait fondé. /L