Le président du Conseil d'administration du holding gazier russe Gazprom, Viktor Zoubkov a été doté de ce pouvoir par le président russe Vladimir Poutine à la fin de mai. Cette décision démontre l'intention évidente du président de renforcer le rôle de la Russie dans le processus décisionnel du Forum, et intensifier ses activités en général.
« Le défi désormais c’est tenter de renforcer cette structure par des contrepoids politiques », a expliqué à La Voix de la Russie le directeur général du Fonds de la sécurité énergétique nationale Konstantine Simonov. « J’expliquerais la nomination de Zoubkov en tant que représentant spécial par la tentative du gouvernement russe de relancer cette organisation, en y ajoutant davantage de poids politique. J'espère que cela pourra être réalisé, car le forum a beaucoup de potentiel. En même temps les contradictions conjoncturelles sont très visibles au sein du Forum, et ces contradictions doivent être résolues. J'espère que Zoubkov, en tant qu’homme politique expérimenté qui connaît bien les subtilités des décisions institutionnelles, pourra le faire ».
La production des pays participant au Forum représente actuellement 73 % des réserves mondiales de gaz. Les exportateurs fournissent 42 % de sa production mondiale. Le problème principal du Forum est une politique autonome que poursuivent les principaux exportateurs de gaz. Ainsi, le Qatar, par exemple, a mis sur le marché européen l'an dernier des quantités importantes de gaz naturel liquéfié, baissant ainsi le prix de gaz provenant des gazoducs russes. Il y a des problèmes irrésolus entre la Russie et le Turkménistan, qui fait du dumping et aggrave ainsi la conjoncture gazière pour la Russie notamment lors des pourparlers avec la Chine sur les prix du gaz.
Les acheteurs de gaz réussissent à tirer profit de ces contradictions, explique Konstantine Simonov.
« Nous pouvons constater sur le marché de gaz actuel comment les acheteurs défendent agressivement leur point de vue. Ils essaient d'accroître la concurrence entre les vendeurs. Ils essaient de mettre en place des mécanismes qui sont bénéfiques pour eux et veulent faire baisser les prix. Ces dernières années, toute une campagne contre les vendeurs a été organisée. Et je dois dire que cette campagne est très habile. Beaucoup de vendeurs sont obligés de faire des concessions. Par exemple, Gazprom a prévu de rendre cette année huit milliards de dollars à ses clients en Europe à partir des bénéfices qu’il a déjà reçus. C’est logique, que les pays exportateurs combinent leurs efforts et essaient de coordonner les actions sur le marché du gaz ».
Ce thème est principal à la réunion du Comité exécutif du Forum à Moscou. Cet automne, une nouvelle rencontre ministérielle de « l’OPEC du gaz » est prévue en Guinée équatoriale. Cette rencontre définira les nouvelles stratégies et déterminera le lieu du deuxième sommet gazier des pays du FPEG. La Russie a déjà proposé de l’organiser à Moscou. /L
