L’arme des barbouzes : le pistolet en céramique

L’arme des barbouzes : le pistolet en céramique
L’arme des barbouzes : le pistolet en céramique - Sputnik Afrique
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En parlant des armes exotiques utilisées par les services secrets on ne peut omettre un tel sujet comme les pistolets en matière plastique et céramique.

En parlant des armes exotiques utilisées par les services secrets on ne peut omettre un tel sujet comme les pistolets en matière plastique et céramique. Le projet de loin le plus sérieux en la matière est le soi disant Glass Gun, pistolet semi-automatique américain sorti du creuset du CIA. Arme redoutable parce qu’indétectable, cet outil des barbouzes serait à même de fonctionner sans aucun élément métallique. Ce pistolet serait doté d’un magasin à 15 cartouches, il n’est pas à démonter mais doit être transporté tel quel parce qu’extrêmement délicat au maniement et à la recharge.

Ce qui n’a de cesse de m’étonner c’est la prouesse technique du concepteur qui aurait réalisé une arme en céramique. En principe, les deux branches d’industrie exploitant à grande échelle les nouveaux alliages et matières plastiques sont l’aéronautique et la production d’armes à feu. La raison est bien simple. Il s’agit de faire face à des conditions d’exploitation des plus extrêmes. Soumises à de très hautes températures, les pièces du pistolet dont le canon doivent résister au choc de l’explosion et ne pas partir en morceaux. Qui plus est, pour que le projet devienne rentable, il faut que le canon tienne le coup pour vider au moins un seul magasin.

Depuis la nuit des temps les êtres humains ont essayé de mettre à profit toutes les matières imaginables pour nuire à la santé d’autrui. Vous serez peut être bien étonné d’apprendre que les seigneurs de guerre japonais ou européens ont essayé de faire usage des canons en bois. Quant au roi suédois Gustave II Adolphe, durant sa campagne avec les Polonais en 1626-29, faute de mieux, il a eu recours à des canons en cuir. Ces armes ne servaient que pour faire un seul coup. Le roi suédois a essayé d’en améliorer le résultat et a ordonné d’utiliser les parties métalliques dans la culasse ce qui a rendu les canons réutilisables jusqu’aux 6 coups consécutifs. Après quoi l’arme pétait au nez des artilleurs.

Le bref aperçu historique nous a explicité que sans métal il n’y a pas de résistance aux gaz générés par l’explosion de la poudre. Le pistolet américain en céramique aurait été conçu à partir d’un alliage obtenu par les ingénieurs du Groupe « General Electric » lors des essais sur une soupape céramique d’une chambre de combustion automobile. Exposées à de très hautes températures, la pièce a fait montre d’une dureté de diamant. C’était au tout début des années 90. Les têtes chercheuses du CIA ont immédiatement reconnu la validité du projet et l’ont classé « secret défense ». Quelques années plus tard le Glass Gun est sorti des labos anglo-saxons. Bien que sa portée ne soit pas très élevée, l’arme perdant toute efficacité au-delà de 25 mètres, elle déblaie le terrain et ouvre de nouveaux horizons.

Cependant, l’utilisation des armes en plastique remonte aux années 60 du vingtième siècle. Les pistolets-mitrailleurs de l’ingénieur soviétique Hermann Korobov ont fait leurs preuves à Toula en 1962 et 1965. Il s’agissait des deux prototypes dont le nom est TKB-022 et TKB-022PM. Conçues en matière plus légère que le métal, ces armes offraient des caractéristiques autrement plus intéressantes par rapport à un fusil d’assaut lourd quoique redoutable. Le but recherché était d’améliorer les qualités suivantes : anticorrosion, furtivité, plus haut niveau technologique, légèreté, réduction du coût de production.

De nos jours il n’existe qu’une seule arme quasi plastique réalisée en polyamide. Il s’agit du pistolet autrichien Glockè17 ne pesant que 900 grammes avec son plein de magasin. Comme c’est une arme normale c’est-à-dire qui n’est pas destinée à échapper aux détecteurs, ses balles sont restées en plomb et acier. Mais on sent que le pas à franchir entre une arme avec des éléments en métaux et une arme non-métallique est presqu’à notre portée.

Il n’en demeure pas moins que l’utilisation des balles en matières plastiques viole la Convention de Genève de 1980 qui en interdit l’utilisation pour leur invisibilité sur des radios. Blessé par une telle balle l’individu aurait du mal à se faire soigner, les éclats restant indétectables pour les chirurgiens qui auraient du mal à les extraire.

On ne peut arrêter le progrès mais ces armes peuvent s’avérer à doble tranchant parce que facilement utilisables par les terroristes désireux d’échapper au contrôle des agents de sécurité. Autant revenir à la bonne vieille arbalète qui peut causer des dégâts aussi importants en tir rapproché.
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