Un premier accusé est apparu dans l’affaire de la mort dans la maison d’arrêt de Moscou du juriste du fonds Hermitage Capital, Sergueï Magnitski. Il s’agit du chef adjoint de la maison d’arrêt « Boutyrka » Dmitri Kratov. il lui est reproché sa « négligence ayant entraîné par imprudence la mort d’une personne ». Le défenseur des Droits de l’Homme Valéry Borchtchev, qui avait pris part à l’enquête publique indépendante, considère ce procès comme une étape importante.
« Bien sûr que M. Kratov porte sa part de responsabilité. Mais il n’est pas le seul et le principal coupable de la mort de Sergueï Magnitski. Il faut dire que le juriste n’est pas mort dans la maison d’arrêt « Boutyrka », mais dans celle de « Matrosskaïa tichina ». En effet, on a refusé à M. Magnitski l’octroi des soins médicaux indispensables, or ce n’était pas M. Kratov, mais le juge d’instruction M. Filchenko. Alors que dans la maison d’arrêt « Matrosskaïa tichina » il a été reçu par le médecin Alexandra Gaous. Ayant appelé l’ambulance, elle a tout de même l’a laissé aux huit gardiens qui l’ont menotté avant d’entraîner dans une cellule où il a été battu, y compris matraqué. J’ai dit au chef du Comité d’enquête de Russie Alexandre Bastrykine que pour le moment seuls des figurants secondaires et non les principaux de cette affaire qui étaient accusés. Il m’a répondu : « Ce n’est que le début ».
On critique tout le temps la Russie en Occident pour l’affaire Magnitski, en la présentant comme un exemple de corruption, d’arbitraire et de toute-puissance des autorités. Moscou s’est décidée à une démarche sans précédent. Parmi les délégués russes venus à la session de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE à Monaco il y avait Dmitri Kliouïev et le juriste Andreï Pavlov, présentés comme des figurants clés de l’affaire Magnitski. Mais on ne les pas laissé parler.
Moscou espère tout de même une approche constructive de la part de l’UE, que les désaccords ne soient pas reportés à d’autres sphères de coopération. L’ambassadeur de Russie à l’UE Vladimir Tchijov a exprimé la certitude que cette affaire n’allait pas se répercuter sur le passage à un régime sans visas.
A titre d’exemple on peut mentionner la simplification du régime des visas entre la Russie et les Etats-Unis. /L