Notre correspondant Igor Yazon termine aujourd’hui son reportage de la cérémonie de mise en marche du cycle complet de production à l'usine de PCMA RUS (PSA Peugeot-Citroën et Mitsubishi Motors Corporation) dans la région de Kalouga.
Rappelons en bref la chronique de la mise en œuvre de ce grand projet industriel. L’usine PSA Peugeot-Citroën fait en mai 2007 part d’intention d’assembler les modèles en Russie et choisit l’endroit pour la future entreprise. La zone industrielle « Rosva » non loin de Kalouga a été choisie à la fin de l’année. Le groupe signe en janvier 2008 l’accord officiel sur le futur projet avec l’administration de la région. Mitsubishi Motors Corporation s’y intègre en mai. La première pierre est posée dans un mois au fondement de la future entreprise. Elle se met à assembler deux ans après les voitures à partir des lots complets. Près de cent mille véhicules français et nippons largement demandés au marché russe ont été fournis pendant deux ans. La cérémonie de mise en marche du cycle complet de production se déroule quatre ans après : le 4 juillet 2012 en présence de multiples invités. Initialement trois modèles : la Peugeot 408 (berline, conçue spécialement pour le marché russe), la Citroën D4L (berline, issue de la largement connue Citroën S4) et le nouveau tout terrain Mitsubishi Outlander sont fabriquées. Le tout terrain nippon sera construit à partir de novembre prochain. La production en cycle complet comprend la carrosserie avec la plupart des opérations de soudage, l'atelier de peinture capable de peindre les voitures en douze couleurs différentes, et l'atelier de finition. La capacité de projet de l'usine est de 125.000 voitures par an – 80 mille « Français » et 40 mille « Japonais ». Les investissements réunis dans PSA Peugeot Citroën et Mitsubishi à Kalouga constituent 550 millions d’euros.
Cela a été annoncé à une conférence de presse à l’occasion de la mise en marche de l’usine par les présidents des trois compagnies et le gouverneur de la région de Kalouga Anatoli Artamonov. Nous vous invitons à écouter un extrait d’une interview accordée aux journalistes russe par le directeur général de PCMA RUSDidier Alenton …
Le gouverneur de la région de Kalouga Anatoli Artamonov ouvre la conférence de presse.
« Ayant construit aussi vite une telle usine, nous avons confirmé nos potentialités de coopération avec nos partenaires, a dit le gouverneur. Le gouvernement salue toujours le business qui observe les normes de notre législation et donne l’exemple aux autres acteurs au marché. Nous comprenons parfaitement qu’il faut correspondre aux projets ambitieux de nos trois partenaires et réunir à l’avenir également les conditions confortables pour les investisseurs étrangers et russes. Nous rapprochons au maximum notre enseignement supérieur aux besoins des investisseurs et nous formons les ingénieurs. Nous avons fondé à Kalouga le Centre de formation des ouvriers qualifiés qui travailleront dans les ateliers des usines automobiles. C’est le premier établissement pareil en Russie. La construction de l’usine est une épreuve pour l’administration régionale tout comme les critères sur lesquels insistent nos partenaires étrangers ».
Selon Anatoli Artamonov, l’étape de l’assemblage est déjà franchie et, grâce à la participation de Peugeot et de Citroën, de Volkswagen, de Volvo et de Mitsubishi, l’usine est transformée aujourd’hui en un cluster automobile. Plus d’une vingtaine d’entreprises moyennes étrangères et russes fournissant les équipements complets fonctionnent également à Kalouga. La compagnie internationale « Continental » est en train de construire une grande usine de production de pneus. « Nous coopérons avec nos partenaires, dit Anatoli Artamonov, sur la base de l’avantage mutuel, nous réunissons nos efforts pour qu’aucun investisseur ne perde pas un euro, un rouble ou un dollar ». Il convient de constater un rendement des investissements avant terme ce qui renforce sans doute la confiance entre l’administration et les investisseurs …
« Qu’est-ce que reçoit la région en assurant l’afflux d’investisseurs étrangers ?»
« Je dis toujours à un nouvel investisseur, répond Anatoli Artamonov, que l’essentiel consiste pour nous à assurer un emploi intéressant, stable et bien rémunéré à nos habitants. Qui plus est, nous comptons sur les recettes du budget régional et municipal grâce aux impôts.C’est une bonne possibilité de développer les PME. Des dizaines de petites entreprises apparaissent toujours autour des grandes productions. Ainsi, tous les acteurs tirent des bénéfices d’une telle coopération ».
Notre correspondant s’est entretenu après la conférence de presse avec certains de ses participants. Comment les compagnies française et nippone ont réussi à trouver le langage commun dans la région de Kalouga. Le vice-directeur exécutif de Mitsubishi Motors Corporation Hirishi Harunari répond à cette question :
Cela n’était pas difficile parce que nous avons aspiré à réaliser un objectif commun, répond M. Harunari. Nous avons évalué la différence de nos conceptions les ayant concertées. Bref, il n’y a pas eu de divergences insurmontables lors de la construction de l’usine. Tous, nous sommes arrivés en Russie pour y construire des véhicules qui feraient plaisir à leurs futurs propriétaires. De bons véhicules pour les consommateurs russes. De ce fait, il vaut mieux qu’ils soient assemblés pour les Russes par les Russes et non pas par les Japonais. C’est une voie difficile, épineuse mais nous l’avons franchie et la voilà – une nouvelle usine fondée d’après les meilleures technologies.
Les spots publicitaires des modèles des trois compagnies ont été projetés sur d’immenses écrans avant le début de la cérémonie. Le président François Hollande arrive en une Citroën à la cérémonie d’investiture à l’Elysée. Qu’est-ce que cela signifie ? Le directeur général de PCMA RUS Didier Alenton que vous connaissez déjà a répondu à cette question.