Le problème de l’élargissement de l’UE paraît moins urgent dans le contexte de la crise et des collisions politiques qui en découlent. Or, la grande Europe est depuis longtemps comparée à une bicyclette qui roule tant que tournent les pédales. En envisageant la prochaine admission de la Croatie au club européen est, semble-t-il, on presse à nouveau sur la pédale.
Les pierres d’achoppement dans la voie de certains prétendants balkaniques à l’adhésion à l’UE sont signalées depuis longtemps. Il y a encore une nuance car les experts de l’Europol ont constaté dans leur récent compte rendu un « boom du crime organisé » dans l’Ouest des Balkans.
Le chef du département des pays et des régions de l’Institut d’Europe Vladislav Belov estime erroné de précipiter l’élargissement de l’UE :
" On répète les erreurs toujours les mêmes, dit Vladislav Belov. A mon avis, l’UE est ingouvernable. De ce fait, il faudrait réfléchir aux membres associés. Ce sont des mécanismes de coopération d’envergure : sans la participation à l’UE mais supposant l’éventuelle intégration à l’eurozone, etc. Admettre les pays qui dirigent à part entière l’UE est une voie vers nulle part ".
Le Maréchal du Sénat polonais Bogdan Borusevich ayant récemment visité la Croatie a déclaré que ce pays adhérait à l’UE « au dernier moment » et ensuite il y aura une pause prolongée. Selon le Commissaire européen Štephan Füle cité par l’AFP, il est prévu d’engager prochainement des pourparlers sur l’adhésion du Monténégro à l’UE. Bref, l’eurobicyclette avance toujours, mais dans quelle direction ? /L