Des milliers d'Egyptiens se sont rassemblés vendredi place Tahrir, au centre du Caire, pour manifester contre les dispositions de l'armée limitant les prérogatives du président du pays, ainsi que contre la dissolution de l'Assemblée du peuple (parlement).
Organisée à l'appel de militants pour la démocratie et appuyée par les Frères musulmans, cette manifestation vise à faire pression sur l'armée, au pouvoir depuis la chute d'Hosni Moubarak l'an dernier. Un podium a été installé sur la place, en attendant une intervention du président élu égyptien Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans.
M.Morsi a battu le dernier premier ministre de Moubarak, Ahmad Chafiq, lors de la première présidentielle après la chute du raïs. Il est le premier islamiste à être élu président de l'Egypte et le premier chef d'Etat à ne pas sortir des rangs de l'armée.
Le Conseil suprême des forces armées (CSFA) qui dirige le pays depuis la chute de Moubarak s'est engagé à remettre le pouvoir d'ici le 30 juin à un nouveau chef de l'Etat librement élu. L'armée a toutefois récupéré le pouvoir législatif après la dissolution mi-juin de l'Assemblée dominée par les islamistes, à la suite d'un jugement annulant le mode de scrutin.
Aussi, le CSFA conserve de vastes pouvoirs même après la prise de fonction par M.Morsi, qui prêtera serment samedi pour entamer un mandat sous haute surveillance des militaires.
Les Frères musulmans et les mouvements de jeunes Egyptiens ne reconnaissent pas la dissolution du parlement et insistent sur le départ définitif des militaires de la scène politique.