Selon les médias, la Loi Magnitski a été révisée pendant le vote au Comité du Sénat. L’administration Obama a réussi à faire adopter deux amendements sérieux qu’on pourrait considérer comme des concessions à la Russie. Selon les politologues, Washington n’entend pas sacrifier les rapports bilatéraux.
Un compromis a été soumis à l’examen du Comité international du Congrès des Etats-Unis. Les amendements supposent les sanctions financières et relatives aux visas à l’égard des fonctionnaires russes et étrangers mêlés à la violation des droits de l’homme. Washington est intéressé à atténuer les contradictions et l’apparition des amendements est, de ce fait, parfaitement logique, dit le président de l’Institut d’évaluations stratégiques Alexandre Konovalov :
Il n’y a rien de sensationnel. Il ne faudrait pas faire exploser le développement de nos relations. Le président des Etats-Unis ne saurait se permettre les démarches inattendues dans la politique extérieure pendant la campagne électorale.
La secrétaire d’Etat Hillary Clinton a déclaré que les Etats-Unis étaient préoccupés par le respect des droits de l’homme en Russie mais il existe d’autres moyens d’exprimer la préoccupation sans nuire aux relations. Ces paroles ont été prononcées lorsque le vice-ministre russe des AE Serguei Riabkov a exhorté Washington à réfléchir aux éventuelles conséquences de l’adoption de la Loi Magnitski, dit le député de la Douma d’Etat Vladimir Bourmatov :
A mon avis, notre réaction a été minimale et suffisante pour contraindre les autorités américaines à réfléchir. Pourquoi je considère ces actes comme une provocation ? Il n’existe pas de question Magnitski à l’ordre du jour des rapports russo-américains. C’est notre histoire intérieure, elle ne concerne que la Russie. L’enquête continue. Les coupables seront punis. Or, porter le dossier Magnitski à l’agenda international signifie aggraver nos rapports.
Le sénateur républicain Benjamin Cardin est l’auteur du projet de loi.
La loi Magnitski concerne encore un aspect des rapports russo-américains : l’amendement Jackson-Vanik. Plusieurssénateurs avec à leur tête le républicain John MacCain voudraient mettre son annulation en rapport avec l’adoption de la Loi Magnitski. L’administration de Barack Obama estime une telle approche peu constructive. Les hommes d’affaires américains partagent cette opinion et n’invitent pas à faire dépendre les problèmes politiques des rapports économiques. /G.