Le ralentissement de l’activité dans le secteur privé est de plus en plus prononcé d’après ce qu’ont montré les enquêtes –le nombre de nouvelles commandes chute et les taux de chômage de plus en plus élevés entachent la confiance.
Le mois de juin aura été le cinquième mois consécutif de récession pour les dix-sept pays membres de l’euro, entraînant dans leur chute les deux poids lourds que sont l’Allemagne et la France et faisant probablement redoublés le nombre d’appels à la Banque centrale européenne pour qu’elle prenne des mesures afin de soutenir l’économie.
L’indice PMI flash composit Markit, qui combine les services et le secteur industriel et qui est considéré comme un guide de la croissance, est resté stable, autour de 46,0 ce mois-ci, soit l’indice le plus bas depuis juin 2009, c’est-à-dire depuis que les pays de la zone euro sont en récession.
Le secteur industriel de la première économie d’Europe, l’Allemagne, s’est contracté de façon inhabituellement rapide depuis juin 2009. Quant à son secteur tertiaire, il s’est à peine développé. D’après The Guardian, en France l’activité est en déclin dans ces deux secteurs, bien que ce déclin soit moins alarmant que celui du mois dernier.
Alors qu’elle était restée stable au début de l’année, l’économie de ces dix-sept pays enregistrera une contraction de 0,2% pour le trimestre en cours et échappera de peu à la récession grâce à une nouvelle phase de stagnation qui arrive, d’après certains économistes interrogés par Reuters la semaine dernière. Alors que la BCE ne semble pas prête à descendre en dessous de la barre des 1,0% de taux d’intérêts –un record pour la BCE-de sitôt, une minorité grandissante et significative de personnes disent que la BCE sera obligée d’agir étant donné les perspectives qui s’assombrissent.
Les craintes que la Grèce puisse mettre en pièce la zone euro ont été en partie apaisées grâce aux élections législatives à l’issue desquelles le parti en faveur du sauvetage du pays et de la rigueur, est arrivé en tête. Mais les risques que l’Espagne, la quatrième économie d’Europe, ait besoin d’un plan d’aide internationale sont de plus en plus grands.
Dans le secteur tertiaire qui est le secteur prédominant dans la zone euro, l’indice PMI (purchasing managers index) est légèrement en hausse et atteint 46,8 contre 46,7 en mai, contredisant les prévisions qui estimaient cet indice à 46,4. On retrouve le même schéma dans le secteur industriel, ce qui a permis en grande partie la reprise pour ces dix-sept pays dans lesquels l’activité est en déclin depuis onze mois. L’indice de production de ce secteur ressort ainsi à 44,4 contre 44,6, le plus bas depuis mai 2009.
Encore la statistique montre que la crise économique et financière a entraîné un manque à gagner de près de 140 milliards d'euros par an pour la France, soit près de 7 points de produit intérieur brut (PIB), a révélé mercredi 19 juin l'Institut national de la statistique et des études économiques dans un « Eclairage sur l'évolution de l'économie française depuis la récession de 2009 ». Selon l'Insee, l'économie française reste durablement affectée par la crise. Elle « n'a pas commencé à rattraper le 'terrain perdu' pendant la 'grande récession », souligne l'institut. « Deux ans après la sortie de récession, l'économie française retrouve tout juste le niveau d'activité de 2008, la production manufacturière demeurant même inférieure de plus de 5 % à son niveau d'avant-crise », souligne-t-il encore, écrit le Monde.