Ce mercredi, le groupement islamiste armé Ansar Dine (Défenseus de l'islam en arabe) agissant dans le nord du Mali a montré une fidélité inflexible à la charia (la loi islamique). Dans la ville de Tombouctou contrôlée par lui, un jeune homme et une jeune femme qui ont fait naître un enfant naturel ont été fouettés en public.
D'après les lois de la charia, la naissance de l'enfant en dehors du mariage est un crime grave, pour lequel les coupables doivent recevoir une punition en forme de cent coups de fouet. C’est ce qui était fait sur la place centrale municipale Sankoré. En présence d'une grande foule, l'homme et la femme ont reçu cent coups de fouet chacun. Mais après la punition, ils ont été expédiés à l'hôpital de Tombouctou.
Comme l’a déclaré au correspondant de l’AFP Mohamed Ould Baby, un élu municipal, en trois mois, depuis la prise de Tombouctou par Ansar Dine, c'est le premier cas d’une punition publique. Et, paraît-il, non le dernier - d’après un responsable de la police islamique de la ville, encore six femmes ayant des enfants naturels, s’attendent à la même punition. Ansar Dine, soutenu par l’organisation du jihad « Al-Qaida au Maghreb islamique », a une intention ferme d'introduire la charia sur tout le territoire malien. D'ailleurs, maintenant, Ansar Dine tente de jeter les ponts avec les intermédiaires de la CEDEAO dans le règlement de la crise malienne, ainsi qu'avec les représentants officiels du Mali et de l'Algérie. Le but est de commencer un dialogue national. Le président du Conseil Supérieur islamique du Mali Mahamoud Diko parle à notre correspondant Igor Yazon, dans l'interview par téléphone de Bamako, de la situation dans le pays.