Energie atomique après Fukushima

Energie atomique après Fukushima
Energie atomique après Fukushima - Sputnik Afrique
S'abonner
Les prévisions des pessimiistes faites au lendemain de l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima ne se sont pas matérialisées. Le monde n'a pas renoncé à l'énergie nucléaire. Plus encore, les pays deviennent plus nombreux à vouloir construire de nouvelles centrales nucléaires. Telle est la conclustion tirée par les participants au Forum international de Saint-Pétersbourg dont un débat a eu pour thème « Energie atomique : un an après Fukushima ».

L'accident de la centrale nucléaire japonaise est devenu une leçon pour tous les Etats du globe, même ceux qui n'utilisaient pas l'énergie atomique. Aujourd'hui plus que jamais les spécialistes de l'AIEA se soucient de parfaire les systèmes de sécurité, réalisent des contrôles réguliers des centrales nucléaires indépendamment du pays et de la date de leur construction. Denis Flory, directeur général adjoint de l'Agence internationale de l'énergie atomique, évoque les enseignements tirés de l'accident japonais.

« Je crois que les mesures prises aux niveaux national et international ont déjà rendu les centrales atomiques plus sûres. Cet aspect ira en se développant. Nous sommes obligés de retenir les retombées éventuelles d'un accident et de ne pas oublier, dans le même temps, de faire avancer et de développer les mesures visant à réduire une telle éventualité au minimum ».

Après la tragédie de Fukushima les gens de la rue n'étaient pas seuls à perdre la confiance dans le nucléaire pacifique. De nombreux experts, s'ils ne parlaient pas de la catastrophe, prédisaient que le nombre de centrales nucléaires en place et la construction de centrales nouvelles baisseront d'au moins 50%. Cependant les douze mois qui avaient passé depuis n'ont pas confirmé ces prévisions. Voilà ce que Sergueï Kirienko dit à ce sujet:

« Il y a des pays qui ont décidé en effet de réduire leurs programmes. Ainsi l'Allemagne ne s'est pas contentée de 50%: elle les a annulés entièrement, à 100%. Par contre, il y a d'autres pays lesquels, après Fukushima, ont décidé de maintenir les leurs, voire de les étendre ou de lancer des projets nouveaux, inexistant avant l'accident de Fukushima. Soit dit au passage, il s'agit, entre autres, des Etats-Unis qui ont délivré de nouvelles licences de construction de centrales nucléaires pour la première fois depuis de nombreuses années ».

La République tchèque est également citée. Bien qu'elle soit confrontée à ses problèmes spécifiques. Jan Mladek, directeur de l'Institut de l'économie appliquée, a noté à Saint-Pétersbourg que la population de son pays était favorable à la construction d'une centrale nucléaire tandis qu'une telle perspective ne réjouissait pas les Etats voisins.

« Ces 20 dernières années nous avons de gros problèmes avec l'Autriche. La capitale de la Haute-Autriche se trouve à 150 km de l'endroit où le chantier de la centrale nucléaire doit avoir lieu et la capitale de la Bavière s'en trouve à 70 km. Aussi recevons-nous des milliers de lettres d'Autriche dont les auteurs se dressent contre la future construction ».

Et les sources d'énergie alternatives, combien sont-elles prometteuses? Sergueï Kirienko estime qu'elles ont le droit d'exister mais sont pour le moment incapables de supplanter les centrales nucléaires:

« Seuls les pays très riches peuvent se permettre aujourd'hui d'étendre à une grande échelle l'utilisation des sources renouvelables. Le programme d'extraction du gaz de schiste réalisé aux Etats-Unis a entraîné une chute des prix du gaz, mais tout pays n'a pas l'accès au gaz de schiste. Tout pays n'a pas suffisamment de territoire pour satisfaire aux normes écologiques autorisant son extraction du point de vue de la pollution de l'eau et des ressources aquatiques en général ».

Selon le chef du consortium Rosatom les rythmes de développement du nucléaire se maintiennent bien qu'ils varient en fonction du pays. Dans l'avenir nous allons assister au déplacement des programmes énergétiques nucléaires vers les pays qui se développent d'une façon particulièrement dynamique et qui sont confrontés à un déficit de l'énergie électrique. /G.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала