G20: l'Europe a franchi l'Atlantique pour sauver l'euro

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Le voyage des dirigeants européens outre-Atlantique, au Mexique, n'était finalement pas inutile pour le sauvetage de la zone euro des conséquences de la crise économique. C'est dans la ville mexicaine de Los Cabos que l'Europe a défini mardi dernier les mesures pour sortir l'économie de l'état de crise.

Le voyage des dirigeants européens outre-Atlantique, au Mexique, n'était finalement pas inutile pour le sauvetage de la zone euro des conséquences de la crise économique. C'est dans la ville mexicaine de Los Cabos que l'Europe a défini mardi dernier les mesures pour sortir l'économie de l'état de crise.

Les décisions ont été prises pendant le sommet du G20 qui était présidé par le Mexique. Le principal résultat de la réunion est la décision d'accorder 450 milliards de dollars supplémentaires pour augmenter les réserves du Fonds monétaire international (FMI), qui pourraient être utilisées pour assurer la stabilité financière et surmonter les conséquences de la crise économique.

Mieux vaut plus que moins

Encore la veille, on ignorait la somme exacte qui serait allouée par l'Europe au FMI. Auparavant, on évoquait un montant situé entre 430 et 456 milliards de dollars. Mais après le communiqué final pour la presse du président mexicain Felipe Calderon il était clair que les dirigeants des 20 plus grandes économies mondiales, produisant 80% du PIB mondial, avait décidé de ne pas lésiner sur les moyens: Calderon a annoncé la décision d'allouer plus de 450 milliards de dollars au FMI. Selon lui, cette augmentation permettra de résister efficacement aux conséquences de la crise économique.

Toutefois, cette somme ne sera pas transférée immédiatement. Comme l'a ajouté le sherpa russe au G20, Stanislav Voskressenski, l'argent sera pour l'instant mis en réserve.

Calderon a précisé que la somme annoncée serait collecté grâce à la contribution de nombreux pays, y compris émergents. Parmi les participants, il a mentionné le Mexique, le Brésil, l'Afrique du Sud, la Colombie, l'Autriche, l'Australie, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie, l'Espagne, la France, l'Allemagne, l'Inde, le Luxembourg, la Pologne, la Suède, la Thaïlande et la Turquie. La Russie apportera 10 milliards de dollars, qui seront réservés grâce aux fonds de la Banque centrale russe, a déclaré le président russe Vladimir Poutine.

"Nous ne versons pas ces 10 milliards de dollars, de même que les autres participants. Nous réservons cet argent et serons disposés à le fournir si c'était nécessaire… Avec les autres participants, nous ne transmettons pas cet argent gratuitement, c'est une ressource remboursable, une forme de placement de nos réserves de change, les troisièmes plus importantes dans le monde avec plus de 500 milliards de dollars. Dans l'ensemble, cette opération, même du point de vue de nos intérêts financiers, a un sens pour la Russie et, en même temps, elle élargit les capacités du Fonds monétaire international", a déclaré Poutine.

Les dirigeants des pays du G20 ont également examiné la nécessité du respect des engagements portant sur la réforme des quotas du FMI, a déclaré aux journalistes Stanislav Voskressenski. "Pendant la réunion il a été souligné que la part actuelle des pays du BRICS de 11,5% était inadmissible, alors que ces pays représentent plus de 26% du PIB mondial", a-t-il fait remarquer. Selon Voskressenski, beaucoup de pays ont également soulevé la question de la transparence de l'activité des agences de notation mondiales. "Pendant sa présidence du G20 l'année prochaine, la Russie accordera une attention particulière à cette question", a-t-il déclaré.

L'unité de la zone euro fait sa force

Le thème de la désintégration de la zone euro ou de la sortie de certains pays n'a pas été abordé à Los Cabos. La déclaration finale du sommet souligne que les pays du G20 ont l'intention de prendre des mesures pour maintenir l'intégrité et la stabilité de la zone euro.

"Dans le contexte du regain de tension sur les marchés, les membres de la zone euro des pays du G20 prendront toutes les mesures nécessaires pour maintenir l'intégrité et la stabilité de la zone euro, améliorer le fonctionnement des marchés financiers et rompre le cercle vicieux de l'interdépendance entre les structures souveraines et les banques", stipule la déclaration.

Les leaders du G20 ont salué les mesures adoptées par les pays membres de la zone euro depuis le dernier sommet destinées à soutenir la stabilité financière et encourager la responsabilité budgétaire.

"Nous saluons le plan espagnol de recapitalisation du système bancaire et l'annonce par l'Eurogroupe d'un soutien en faveur de l'autorité espagnole de restructuration financière ", souligne le communiqué final. Le premier ministre espagnol Mariano Rajoy a déclaré que son pays plus que tout autre était intéressé par l'allocation le plus rapidement possible des 100 milliards de dollars promis par l'Eurogroupe au soutien du système bancaire du pays.

Vladimir Poutine a noté que la situation au sein de la zone euro n'a pas tendance à se détériorer, et on pourrait même espérer la voir s'améliorer. "Je ne pense pas qu'il existe des tendances à la détérioration de la situation dans la zone euro. Au contraire, je pense qu'on est en droit d'escompter un changement en mieux, bien que pour l'instant les causes institutionnelles de cette crise demeurent irrésolues", a déclaré le président russe. Selon lui, l'Europe cherche à régler la crise par le biais d'une une solution aux problèmes institutionnels de l'économie, grâce à la discipline et à la remise en ordre des finances. Poutine espère que toutes les décisions nécessaires seront très prochainement prises dans la zone euro.

Le président américain Barack Obama a également exprimé son soutien aux mesures prises par l'Union européenne et le G20 pour empêcher l'escalade de la crise dans la zone euro.

"Nous saluons les mesures annoncées par les leaders des pays européens. Toutes les mesures entreprises sont appelées à renforcer la situation dans la zone euro et à maintenir la stabilité sur les marchés… Ces mesures ont également un impact sur l'économie américaine et nous les soutenons", a déclaré Obama pendant la conférence de presse à l'issue du sommet du G20.

Néanmoins, le président américain a déclaré que les problèmes de la zone euro ne pouvaient pas être réglés par les actions du G20 ou des Etats-Unis, l'initiative visant à surmonter la crise doit émaner des pays européens.

Les dirigeants du G20 ont confirmé leur volonté de mettre en œuvre un programme de réformes structurelles ainsi que de changements de réglementation afin d'améliorer les perspectives à moyen terme de croissance économique et de mettre en place des systèmes financiers plus stables. Selon la déclaration, "les membres de la zone euro parmi les Etats du G20 prendront toutes les mesures politiques afin de protéger l'intégrité et la stabilité de la région, d'améliorer le fonctionnement des marchés financiers et d'échapper au cercle vicieux de l'interdépendance ente les structures souveraines et les banques." Les dirigeants du G20 comptent sur un partenariat fructueux entre la zone euro et le futur gouvernement grec pour assurer l'immuabilité de la politique orientée sur les réformes et la stabilité de la zone euro.

Les membres du G20 ont l'intention d'élaborer des mesures destinées à protéger intégralement la zone euro, dont la supervision, la restructuration et la recapitalisation bancaire, et la garantie des dépôts, a déclaré devant les journalistes le président du Mexique. "Le mécanisme de renforcement significatif des barrières de protection européennes, la protection intégrale de la zone euro et la progression dans le perfectionnement de l'union économique et monétaire. A cet effet nous soutenons l'intention d'étudier des avancées concrètes pour renforcer l'intégration du système financier, la supervision, la restructuration et la recapitalisation bancaire, ainsi que la garantie des dépôts", a ajouté Calderon, citant la décision des dirigeants du G20.

Les pays du G20 ont également convenu de prolonger le moratoire sur les mesures protectionnistes jusqu'en 2014, a déclaré Calderon.

La question syrienne

Lors de la conférence de presse à l'issue du sommet, Vladimir Poutine a déclaré que le changement de gouvernement en Syrie n'était possible que par la voie constitutionnelle. "Personne n'a le droit de décider pour d'autres pays qui doit être au pouvoir ou pas", a déclaré le chef de l'Etat russe.

"Nous savons bien qu'une partie du peuple syrien, représentée par l'opposition armée, souhaite le départ du président al-Assad, mais, primo, il ne s'agit pas de l'ensemble du peuple, et, secundo, ce n'est pas le fait de changer de régime qui est important, mais qu'après un changement de régime, qui doit être constitutionnel si celui-ci se produit, la paix s'installe et l'effusion de sang cesse dans le pays ", a expliqué M. Poutine.

"Pour y parvenir, beaucoup de travail est nécessaire au préalable, les parties en conflit doivent cesser les hostilités et l'effusion de sang, et s'asseoir à la table des négociations pour définir comment ils vont vivre ensemble dans le pays, comment seront assurés les intérêts et la sécurité des gens impliqués dans ce conflit. Il faut le faire à l'avance, pour ne pas suivre l'exemple de certains pays d'Afrique du Nord, où l'effusion de sang se poursuit jusqu'à présent bien que le régime ait changé", a-t-il ajouté.

Il a également souligné que pendant les discussions sur le problème syrien les partenaires étaient d'accord avec cette approche.

"Mais des différends demeurent dans nos points de vue, et nous avons convenu de travailler ensemble pour régler ce problème", a poursuivi Poutine.

Cap sur Saint-Pétersbourg

A l'issue du sommet, le Mexique se prépare à passer le relais à la Russie qui présidera le G20 à partir de décembre 2012. Pendant sa présidence, la Russie a l'intention de faire participer à la discussion d'autres pays qui ne font pas partie du G20, y compris des organisations internationales d'experts, des représentants des milieux d'affaires et de la société civile, a déclaré Vladimir Poutine.

"Le G20 prend des décisions qui concernent tous les pays du monde et n'a pas le droit d'être guidé seulement par ses propres positions et intérêts. Dans ce sens, nous pensons qu'il est important de créer une tribune de discussion la plus large possible où des pays qui ne font pas partie du G20, y compris des organisations internationales d'experts, des représentants des milieux d'affaires et de la société civile, pourront également exprimer leur point de vue", a déclaré Poutine.

Il a fait remarquer que le dernier sommet était une bonne occasion de discuter avec les principaux acteurs internationaux au cours des rencontres internationales.

"Je voudrais souligner que tous les participants sont disposés à accomplir un travail conjoint actif, et pas seulement afin de régler les problèmes de l'économie mondiale et la crise", a ajouté le président russe.

L'ordre du jour du prochain sommet du G20, qui se tiendra à Saint-Pétersbourg en automne 2013, dépendra de la situation de l'économie mondiale, on poursuivra la discussion sur la réforme du système financier international, le thème énergétique, l'environnement et le commerce mondial, a déclaré Vladimir Poutine pendant la conférence de presse tenue à l'issue du sommet du G20 au Mexique.

Selon le chef de l'Etat russe, l'inventaire de tous les engagements pris par le G20 auparavant sera obligatoirement effectué.

"Dans l'ensemble, nous avons l'intention de conserver la continuité opérationnelle et de nous consacrer à l'examen des problèmes pour le règlement desquels a été précisément créé le G20, a souligné le président russe. Il est question de la réforme du système financier international, du renforcement des institutions financières internationales, de la poursuite des changements dans la réglementation des marchés financiers. "Nous poursuivrons également la discussion des sujets traditionnels (non financiers) tels que l'énergie et l'environnement, le commerce international et la contribution au développement", a fait remarquer Vladimir Poutine.

 

L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction

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