Le Soudan a exigé vendredi que le sommet de l'Union africaine (UA) prévu mi-juillet ne se tienne pas au Malawi, mais en Ethiopie, Lilongwe refusant d'accueillir le président soudanais Omar el-Béchir, sous le coup d'un mandat d'arrêt délivré par la Cour pénale internationale (CPI).
"Nous nous sommes adressés aux ambassadeurs des pays membres de l'Union africaine, exigeant que le prochain sommet ne se tienne pas au Malawi, mais à Addis-Abeba, le Malawi ne respectant pas les résolutions de l'UA obligeant ses pays membres à ne pas coopérer avec le CPI sur l'arrestation du président soudanais", a annoncé à RIA Novosti un porte-parole de la diplomatie soudanaise.
En mai dernier, la présidente du Malawi, Joyce Banda, a demandé à l'UA de ne pas inviter M.el-Béchir au sommet africain afin de ne pas mécontenter les bailleurs de fonds internationaux dont l'aide économique est absolument nécessaire pour son pays pauvre.
Le Malawi a ratifié le statut de Rome, fondateur de la CPI, ce qui l'oblige en théorie à arrêter le président soudanais en cas de venue sur son territoire.
En 2009, la CPI a émis un mandat d'arrêt à l'encontre du président soudanais pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis depuis 2003 dans la région de Darfour, dans l'ouest du pays.
Quoi qu'il en soit, le dirigeant soudanais continue à se déplacer librement hors de son pays. Il rejette les accusations portées contre lui par la CPI, qu'il considère comme un "instrument du néocolonialisme occidental".
Un conflit armé entre les groupes rebelles darfouriens et les troupes gouvernementales a éclaté en février 2003. Selon les estimations de l'Onu, les hostilités, les maladies et la famine ont fait environ 300.000 morts dans cette province. Pour sa part, Khartoum fait état de 10.000 morts.