Mardi, les diplomates russes ont prévenu que les efforts entrepris dans ce domaine pourraient échouer.
La partie armée de l’opposition, l’Armée syrienne libre, a réalisé l’ultimatum lancé au président Bachar al-Assad précédemment. Elle a annoncé qu'elle compte défendre les Syriens des actions des autorités avec les armes à la main. Moscou perçoit cette déclaration comme un refus de l’opposition de réaliser le plan d’Annan, et comme une tentative de perturber les activités de la mission de l'ONU en Syrie. Cette décision empêche également les efforts de la communauté internationale pour promouvoir la transition de la confrontation au processus politique.
L’opposition syrienne a pris cette mesure dès que le déploiement de la mission d'observation des Nations Unies en Syrie s’est terminé dans le pays. En d'autres termes, ses troupes, conformément à la résolution 2043 du Conseil de sécurité de l’ONU, ont été augmentées jusqu’à 300 militaires non armés. La liste des zones où la mission effectue la surveillance des activités des forces de sécurité du gouvernement et de l'opposition a également été élargie.
Le refus de l'opposition syrienne de réaliser le plan de Kofi Annan était prévisible, considère l'expert de l'Institut russe des recherches stratégiques Ajdar Kourtov.
« L'opposition syrienne armée ne l'a pas fait de manière spontanée », explique-t-il. « Elle ne voulaitpas conclure des accords de paix. Son but est différent : elle veut le renversement du gouvernement de Bachar al-Assad. L’opposition n’a donné qu’un accord temporaire sur la présence de la mission de paix de l’ONU, mais en même temps elle continuait à fonctionner en secret. Tous ces actes terroristes qui se sont déroulés au cours de ces deux dernières semaines, sont sur la conscience de l'opposition armée. Moscou n’a donc pas d’autre choix que d’attirer l’attention de l’opinion publique sur l'incohérence des actions de l'opposition syrienne armée et son refus d'obéir aux règles du droit international, sur la base desquelles est formée la mission de l’ONU en Syrie ».
Chaque jour, 20 à 30 soldats et des officiers de l'armée régulière meurent dans les affrontements contre les rebelles qui refusent de se conformer à l'accord du cessez-le-feu.
« Il s'agit d'une tentative directe de perturber le plan de Kofi Annan », note l’expert de l’Institut des études orientales Boris Dologov. « Sur quoi compte cette opposition armée, représentée notamment par des membres de l’Al-Qaïda ? C’est certain qu’ils espèrent obtenir une aide de l'étranger. Cette aide est toujours fournie, cela ne fait aucun doute. Les représentants des Etats du Golfe persique et même des pays occidentaux ont ouvertement parlé de cela. Ils appellent à armer et soutenir le groupe armé particulier - l'Armée syrienne libre ».
Le scénario de tentative de renversement du gouvernement par la force en Syrie serait en train de se dessiner clairement. C’est pourquoi l’évolution de la situation dans le pays reste un sujet de préoccupations. La crise syrienne devrait devenir l'un des principaux sujets de discussion entre le président russe Vladimir Poutine et ses homologues chinois. Poutine se trouve actuellement à Pékin avec une visite officielle. Par ailleurs, la réaction aux événements récents en Syrie devrait également être formulée lors du sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OSC). Ce sommet se déroulera le 6 et le 7 juin prochain avec la participation des leaders de la Russie, de la Chine, des chefs des quatre pays d'Asie Centrale, ainsi que les dirigeants de l'Iran, de l'Inde, du Pakistan, de la Mongolie et de l'Afghanistan.