Le refus de l'opposition syrienne de respecter le plan Annan peut saper la mission de l'ONU en Syrie, a déclaré mardi à Moscou le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Alexandre Loukachevitch.
"Nous le considérons comme une tentative pour saper les efforts internationaux appelés à mettre fin à la confrontation et à passer aux moyens politiques, notamment pour saper les activités de la Mission d'observation des Nations unies en Syrie dont le déploiement a pris fin il y a quelques jour conformément à la résolution 2043 du Conseil de sécurité de l'ONU", a indiqué M.Loukachevitch.
L'Armée syrienne libre a annoncé mardi ne plus avoir l'intention de respecter le plan de règlement de la crise syrienne proposé par l'émissaire spécial de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie Kofi Annan. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov a déjà exprimé la déception de Moscou face à cette décision qui aurait des conséquences négatives sur la situation dans en Syrie.
"Le 4 juin dernier, les opposants ont annoncé la création d'une autre formation armée illégale - l'Armée des rebelles de Syrie - qui compterait 12.000 hommes. C'est une tendance dangereuse", a ajouté M.Loukachevitch.
"Environ 20 ou 30 soldats et officiers de l'armée régulière syrienne meurent chaque jour lors d'attaques d'hommes armés qui violent le cessez-le-feu (…). Nous appelons toutes les parties en conflit syriennes, ainsi que les forces extérieures à agir conformément au plan Annan, à être honnêtes et à ne pas profiter du cessez-le-feu fragile pour augmenter le potentiel des bandits", a déclaré le diplomate russe.
Un cessez-le-feu est en vigueur en Syrie depuis avril 2012 conformément au plan Annan. Près de 300 observateurs militaires des Nations unies chargés de veiller au respect de la trêve se trouvent en Syrie, mais les parties en conflit font régulièrement état de nouveaux affrontements et victimes.
"Nous espérons que les puissances mondiales comprennent le danger et le caractère immoral des efforts visant à préparer une nouvelle effusion de sang en Syrie, à y lancer une guerre civile capable de déborder en dehors des frontières syriennes et de noyer le Proche-Orient dans le sang", a conclu M.Loukachevitch.