Un choix intéressant. D’une part, ces Etats font partie du Conseil Arctique, fondé en 1996. Mais, outre ces pays, en font aussi partie la Russie, le Canada, le Danemark et la Finlande. On ne peut faire des déclarations au sujet de l’Arctique qu’à la base d’un consensus entre les pays concernés, souligne Igor Davidenko, docteur dès sciences minéralogiques.
"La Norvège ne peut pas prendre une décision au sujet de l’Arctique avec les Etats-Unis car les autres pays seront indignés.
Ce peut être une démarche tactique de l’Occident dans la lutte pour les ressources arctiques. Dans cette lutte, les Etats-Unis ont plus d’ intérêt à soutenir les partenaires de l’OTAN – l’Islande et la Norvège, qui a reçu le droit sur l’archipel Spitsbergen, et, par conséquent, sur l’Arctique, il y a moins d’un siècle, qu’à confirmer la présence historique de la Russie dans cette région".
Il est clair que lorsqu’il s’agit du pétrole, du gaz, des métaux précieux, certains sont tentés d’oublier les réalités historiques et les recherches pour s’approprier le territoire, se basant sur la force militaire et les soutiens politiques. Mais les droits de la Russie sont protégés par la législation internationale, note le chef du département international de l’institut de recherche de l’Arctique et de l’Antarctique Sergei Prianikov.
"L’itinéraire naval du nord se trouve totalement dans la zone économique russe et ses eaux territoriales. Donc, il ne peut pas devenir international. Il peut être accessible à la communauté internationale pour le passage des bateaux. Pour cela, il existe le règlement international de l’utilisation de l’itinéraire naval du nord. La Russie, à la base de l’article 234 de la Convention onusienne sur le droit international sur les mers glacées, peut introduire ses restrictions et une réglementation spéciale".
L’internationalisation des ressources naturelles de l’Arctique est également impossible. Suivant la Convention de l’ONU, cinq Etats dans le bassin de l’Océan Glacial – la Russie, les Etats-Unis, le Canada, le Danemark, la Norvège – peuvent étendre leur souveraineté au-delà de la zone de 200 milles marins s’ils prouvent que ces territoires du fond de l’océan sont la continuation du plateau continental.