Exécuter et non pas gracier

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Un nouveau scandale dans la course électorale vient d’éclater aux États-Unis. Le quotidien The New York Times a publié un article qui explique comment se passe la constitution et l'approbation de la liste des terroristes dangereux qui devraient être détruits.

Le quotidien conclut que Barack Obama prend personnellement la décision sur les personnes à détruire et à épargner. Par ailleurs, sur cette liste figurent des noms des personnes mineures et des citoyens des Etats-Unis.

La publication dans The New York Times a fait l’effet d’une bombe. Après avoir discuté avec des dizaines de fonctionnaires actuels et anciens de la Maison Blanche, les journalistes ont constitué une description détaillée du processus de la formation de la « liste de mort » (kill list) comme ils disent. Cette liste comprend les plus odieux dirigeants de l’« Al-Qaïda », mais aussi toutes les personnes qui représenteraient une menace à la sécurité des Etats-Unis. Les services de renseignement recueillent des informations sur les terroristes et les transmettent au président américain. Et c’est ensuite Barack Obama, qui prend à lui seul la décision sur l'élimination et la capture de certains individus potentiellement dangereux. Les partisans d'Obama reconnaissent qu’il est étonnamment agressif, en dépit de ses opinions libérales. Les journalistes citent un exemple de la destruction d'Anwar al-Awlaki au Yémen en 2011.

L’auteur et le rédacteur de ressource en ligne The Long War Journal Bill Roggio n'exclut pas que la publication fait partie des intrigues de la campagne électorale, et les fuites d’information de la Maison Blanche viseraient à consolider l'image d'Obama en tant que combattant du terrorisme.

« Ces publications devraient être analysées dans un contexte politique. Le président Obama participe aux élections, et je pense qu'il voudrait laisser l’impression d’un leader, capable de faire face au terrorisme, et de président, attentif aux détails et aux méthodes de lutte. Je pense que c'est le message que veulent passer ces articles et le but des fuites d’information de l'administration américaine. Mais, ce qui me préoccupe personnellement, c’est le fait que la Maison Blanche conduise directement des opérations de lutte contre le terrorisme. Il s'avère que le président Obama a « la vérité de la dernière instance ».

L'article a provoqué des débats houleux dans la société américaine. De nombreux lecteurs ont été irrités par le fait que la kill list comprend des adolescents des pays, où se base l’Al-Qaïda et des citoyens des États-Unis, qui ont commencé à soutenir les terroristes. Des accusations que « des personnes innocentes sont tuées aux Etats-Unis », et des doutes sur le bien fondé des opérations sur le territoire des Etats indépendants sont tout de suite apparues dans les médias.

Les républicains n'ont pas manqué de rappeler que Barack Obama, qui s'est positionné comme un libéral, et promet depuis 4 ans déjà de fermer la prison de Guantanamo Bay, ne l’a toujours pas fait. Et en même temps, il prend la responsabilité de signer la peine de mort des terroristes.

« C'est certainement une histoire captivante qui nous donne accès aux coulisses de la Maison Blanche et permet de comprendre comment une liste de terroristes, qui doivent être détruits, est constituée », explique l’analyste politique Bret Baier dans une interview à la chaîne Fox News. « Cet épisode montre également l'évolution du sénateur Obama : sa vision politique en phase pré-électorale, pendant la présidence, et lorsqu'il était forcé de traiter des questions particulières en matière de la lutte contre le terrorisme. C'est très intéressant d'observer ce paradoxe: d'une part, l'administration parle constamment de la nécessité de la fermeture de Guantanamo à cause de l’image que cette prison crée pour les États-Unis dans le monde entier. Mais en réalité tout reste inchangé ».

Dans le contexte de la discussion concernant son droit de prendre des décisions sur les opérations antiterroristes, les opposants à  Obama se sont immédiatement rappelés que le président n'a pas fait son service à l’armée. Et les partisans du président répondent qu’avec l’arrivée d’Obama au pouvoir, le nombre de victimes parmi les civils lors des opérations anti-terroristes a sensiblement diminué. Difficile de dire si ce scandale influencera la cote de popularité d’Obama. Mais les Républicains vont sans doute ressortir cette histoire pour déstabiliser leur adversaire.

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