Le représentant de l'opposition extérieure syrienne Walid al-Bounni a dévoilé dans une interview exclusive à RIA Novosti les détails des entretiens qu'il a tenus au ministère russe des Affaires étrangères et a commenté les événements survenus dans le village syrien de Houla.
Vous avez tenu des entretiens au ministère russe des Affaires étrangères. Considérez-vous que la position de Moscou sur le règlement de la crise syrienne a changé?
Je ne voudrais pas affirmer que la position de la Russie a changé. Mais je peux dire que Moscou comprend désormais davantage les aspirations de la Syrie et du peuple syrien, et j'en suis heureux. Je compare la position actuelle de la Russie avec celle qu'elle avait il y a près d'un mois. Cependant, je ne peux pas dire que nos points de vue coïncident parfaitement. Dans l'opposition, nous pensons que la Russie joue un rôle important dans la résolution du problème syrien, nous avons discuté aujourd'hui au ministère russe des Affaires étrangères de la façon de résoudre (la crise) et nous avons convenu qu'elle devait répondre aux aspirations du peuple syrien.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a déclaré aujourd'hui qu'il était nécessaire de mener une enquête rigoureuse sur les récents événements dans le village de Houla. Êtes-vous d'accord avec cette position?
Nous sommes d'accord avec M.Lavrov sur la nécessité d'une enquête complète et approfondie des événements à Houla. Nous sommes persuadés qu'une telle enquête montrera que l'opposition n'est pas du tout impliquée dans ce qui s'est passé ce week-end, car l'opposition ne possède pas d'armes ni de chars.
Je ne connais pas les détails de ce qui est survenu à Houla pour en parler d'une manière détaillée. C'est pourquoi on ne peut pas dire aujourd'hui que l'opposition est responsable de ces événements. Mais je suis d'accord avec Sergueï Lavrov sur la nécessité d'une enquête internationale sur la situation.
Quel est votre avis sur les affirmations selon lesquelles l'opposition syrienne est armée par l'Occident?
Je ne crois pas que l'opposition bénéficie d'une assistance armée. Si elle avait reçu une telle aide, l'Armée syrienne libre se serait assuré une victoire il y a longtemps.
Êtes-vous d'accord avec les propositions d'armer les observateurs des Nations unies présents en Syrie?
Nous voudrions qu'un contingent de maintien de la paix soit présent en Syrie, car Bachar el-Assad ne respecte aucune règle ou engagement. C'est pourquoi il est nécessaire de maintenir une pression sur lui de différentes façons pour arrêter les meurtres des opposants.