Les réserves de cette bibliothèque qui est l’une des plus anciennes sur la côte russe de la mer Noire se sont enrichies d’une édition précieuse à la veille de la grande date et notamment par la première traduction en russe des Mémoires olympiques de Pierre de Coubertin.
La vie de la ville de Sotchi qui deviendra en 2014 la capitale des Jeux Olympiques d’hiver est actuellement axée sur les chantiers des installations sportives nouvelles, des hôtels, des échangeurs et de toute l’infrastructure qui doit être mise en place en prévision des jeux. Mais le programme de préparation à cet événement de la plus haute importance dans le monde du sport, inclut également la restauration des bâtiments historiques faisant partie du patrimoine culturel. C’est notamment le cas de la bibliothèque Pouchkine entièrement rénové et rajeunie à la veille de sa date jubilaire. Située en plein centre de la ville, elle fait figure à part sur le fond des barres de béton des quartiers résidentiels et les nombreux sanatoriums faits dans le style qu’on appelle généralement « l’empire stalinien ». Son bâtiment ressemble à un château médiéval juché sur une falaise à plomb sur la mer et avec une fontaine devant la façade. Les fenêtres ont une forme ovale peu commune et les intérieurs s’ornent d’escaliers en bois et de cheminées anciennes revêtues de carreaux de faïence… « C’était la fantaisie de l’auteur du projet, l’architecte autodidacte de talent Alexei Boutkine. Cet œuvre est aujourd’hui un monument unique d’architecture de toute la station de cure de Sotchi et un lieu de loisir favori de ses habitants », a souligné dans son interview à la voix de la Russie le directeur de la bibliothèque Valentin Volkov.
C’état une véritable réalisation en 1912, alors que maintenant c’est la plus ancienne bibliothèque, favorite de tous les citadins. Elle fait partie des circuits pour les touristes étrangers qui admirent le bâtiment de l’extérieur et tiennent absolument à voir ses intérieurs.
Il y a un peu plus de cent ans, on avait du mal à imaginer qu’une station de cure de rayonnement international allait surgir dans le sud de l’Empire de Russie, sur un site infesté par le paludisme. « Il ne saurait y avoir aucune station de cure. La mer est belle, le ciel est ensoleillé mais la population est sauvage et vit dans une misère qui fait peine à voir », c’est la caractéristique peu flatteuse donnée à Sotchi au début du XXème siècle par un touriste de passage. Or, la suite a prouvé qu’il avait tort ! Des intellectuels venus des quatre coins de la Russie sont venus habiter ces lieux. Ekaterina Maïkova, écrivaine de Saint-Pétersbourg a été une des premières à s’installer à Sotchi. Elle a ouvert une bibliothèque publique dans sa maison. Quant en 1899, toute la Russie célébrait le centenaire du grand poète Alexandre Pouchkine, les habitants de Sotchi ont lancé une souscription pour construire une bibliothèque qui pourrait abriter les collections déjà existantes. Tant les intellectuels que les artisans, les commerçants et les simples paysans participaient à la collecte de fonds. Le chantier de la bibliothèque était supervisé par le médecin Arkadi Gordon, fondateur des premiers sanatoriums sur l’emplacement des sources curatives de Matzesta.
Les collections de la bibliothèque grandissaient progressivement, complétées tant par des personnalités connues que par de simples citadins. Aux belles lettres s’ajoutent des livres traitant de la médecine, du droit, de sociologie, d’économie et de pratiquement toutes les disciplines scientifiques. Les collaborateurs de la bibliothèque conservent religieusement les livres rares dont la magnifique édition de 1912 Histoire de la peinture de tous les temps et de tous les peuples du célèbre peintre russe Alexandre Benoît. Parmi les raretés bibliographiques, il convient de mentionner l’ouvrage monumental Les images populaires russes de l’historien de l’art du XIXème siècle Dmitri Rovinski qui a été l’un des premiers à remarquer la valeur artistique de ces « images d’Épinal russes » considérées à l’époque comme le comble de la médiocrité et de la platitude.
La bibliothèque de Sotchi est aujourd’hui un centre culturel contemporain ou se réunissent aussi bien des jeunes bibliophiles que des écrivains chevronnés. Les lecteurs ont à leur disposition une salle de lecture informatisée et un site internet, fait remarquer Valentin Volkov.
" Nous faisons partie du réseau social et mettons nos ressources électroniques à la disposition de tous les utilisateurs de la ville. La bibliothèque dispose d’une grande quantité de livres dans plus d’un domaine ".
C’est le secteur sport qui se complète le plus ces derniers temps, affirme le directeur.
La vie sportive de Sotchi s’est ranimée en prévision des Jeux Olympiques. Le mode de vie sain commence à s’imposer. La ville se dote de clubs sportifs et der salles d’entraînement. Je pense que la sensibilisation et la propagande du mode de vie sain y jouent un rôle considérable grâce notamment aux efforts déployés par les établissements d’enseignement et d’éducation dont la bibliothèque de Sotchi. A propos, le premier monument érigé à un poète fera son apparition en ville à l’occasion du centenaire de l’établissement. Son auteur est le sculpteur local Piotr Khrisanov. Selon Valentin Volkov, ce monument de 2 mètres a un aspect plutôt modeste si bien que tout lecteur pourra se sentir « sur un pied d’égalité avec Pouchkine ».
La bibliothèque publique de Sotchi célèbre le 27 mai son centenaire. C’est une des premières bibliothèques sur la côte russe de la mer Noire créée à l’initiative et grâce aux fonds collectés par les citadins. De nos jours, c’est un grand centre culturel de la ville qui se prépare à accueillir en 2014 les Jeux Olympiques d’hiver. Le monument à Alexandre Pouchkine dont elle porte le nom sera inauguré devant le bâtiment de la bibliothèque le jour de son centenaire.