La Grèce se voit réserver le rôle d’un funambule

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Les puissances européennes s’habituent, semble-t-il, à la perspective de victoire de la gauche aux prochaines législatives en Grèce et au refus d’observer les ententes précédemment intervenues avec la Troïka des créanciers internationaux. La plupart des habitants et les radicaux ne sont pas intéressés, loin s’en faut, à perdre les avantages assurés par une monnaie solide. D’où de multiples scénarios.

L’initiative d’introduire une monnaie alternative : geuro pour payer les allocations et les salaires a bouleversé l’UE. Une monnaie parallèle doit assurer la circulation monétaire intérieure. Elle permettra aux habitants d’éviter le défaut de paiement. En ce qui concerne les salaires et les allocations, les « geuros » dévalueront très vite. Les Grecs verseront au budget un impôt supplémentaire sous forme d’une inflation galopante. 

Cette conception a été présentée ces derniers jours par l’économiste principal de la Banque allemande Thomas Maier à la conférence convoquée par le consortium Springer : 

« Si j’étais le gouvernement distribuant l’argent, qu’est-ce que j’aurais fait ? Je leur aurais donné des obligations et je leur aurais dit : travaillez pour gagner de l’argent. Ce sera un processus qui permettrait de développer une monnaie parallèle lorsque la monnaie principale sera en déficit ». 

Les étrangers conseillent de voir le positif dans le négatif : la main d’œuvre sera meilleur marché ce qui stimulera les exportations grecques dépassant annuellement 22 milliards d’euros. D’aucuns font allusion à l’éventuelle fusion des banques grecques insolvables en une sorte de Bad Bank européenne. Cela leur offrirait une chance de refinancement aux frais du fonds de stabilisation de l’UE et de garanties de conservation des comptes.

Certes, les monnaies parallèles, ce n’est pas une invention originale. En Russie dans les années 1990, en Egypte, en Turquie ou en Pologne il est toujours possible de payer en devises étrangères solides. Or, il n’en est pas ainsi en Grèce : il sera impossible d’échanger les « geuros » grecs contre les dollars ou les euros.

L’initiative d’une monnaie parallèle est présentée vu la menace d’un conflit potentiel entre les futurs radicaux au pouvoir et la Troïka des créanciers.

Or, l’économie grecque ne saurait évoluer sans le financement de la part de l’UE, de la Banque centrale européenne et du FMI. La Troïka n’entend pas abandonner la Grèce en faisant allusion au versement des crédits minimaux sur un compte spécial pour que la Grèce puisse rembourser la dette extérieure. Le gouvernement n’y aura pas accès. La dette publique de la Grèce augmentera mais les créanciers étrangers n’essuieront pas de pertes.

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