Les investisseurs sont préoccupés non seulement pas la stabilité politique en Grèce mais aussi par l’effet domino que produit la crise de la dette en Europe. L’agence de notation Moody’s a abaissé la note de 16 banques espagnoles après avoir « massacré » 26 établissements financiers en Italie.
Le directeur général des investissements chez Emergent Asset Management, David Murrin, est pessimiste quant aux perspectives de la zone euro. L’auteur de Breaking the Code of History (Pour briser le code de l'histoire) croit que l’union monétaire mais aussi, peut-être, le projet politique européen sont voués à l’échec.
« Je crois que la zone euro finira par s’éclater. L’idée de l’Europe réunie est, en fait, irréalisable. Parce que pour les pays, ou les empires, l’ordre social a traditionnellement des solides fondements démographiques. Lorsqu’on a affaire à une démographie négative contre laquelle on est amené à lutter, c’est une chose. Mais lorsque la démographie augmente et devient incontrôlable, le système s’effondra tôt ou tard. Il y aura éventuellement plusieurs pays qui resteront dans la zone euro, mais tous les autres en seront exclus ».
Le pessimisme de David Murrin n’est pas partagé par tout le monde. Pour certains, le nouveau président français et son équipe joueront un grand rôle dans la sortie de la crise en Europe. Pour rappel, François Hollande propose de compléter le traité de discipline budgétaire européenne par un volet de croissance économique. Les idées avancées par Paris trouvent, d’ailleurs, un écho chez Berlin.
Quant à la Russie, elle aussi a intérêt à ce que la zone euro et la monnaie unique soient fortes, insistent les experts occidentaux et ils ont, peut-être, raison. La crise, qui secoue l’Europe, se répercute sur le prix du pétrole, sur le prix des actions des entreprises russes cotées en bourse, sur le taux d’échange du rouble. Pourtant, ce ne sont que des difficultés passagères tant pour la Russie que pour l’Europe, est convaincu l’expert russe Alexandre Lapoutine. L’un des plus gros créanciers de la Grèce, le Fonds monétaire international, ne perd, d’ailleurs, pas son sang-froid en attendant, comme tous les autres, les résultats des élections législatives du 17 juin prochain.
Quel avenir pour Athènes et la zone euro ? On espère une reprise parce que la faillite générale européenne traumatisera tout le système financier mondial. On reste donc optimiste.