Il s'agit donc d'un échec pour l’Ukraine. Peu avant la visite de M. Azarov à Bruxelles, le président du Conseil de l’UE Herman Van Rompuy a dit qu’il serait mieux qu’il reste à Kiev pour résoudre les problèmes internes. Par la suite Angela Merkel ayant déclaré qu’en Ukraine et en Biélorussie les gens souffrent « de la dictature et des représailles », a refusé catégoriquement de venir à l’Euro-2012.
Kiev avait de grands espoirs quant à cette visite. Des représentants du gouvernement évoquaient le fait qu'il y aurait des négociations avec le président du Conseil de l’UE et le président de la Commission européenne M. Barroso. Finalement M. Azarov n'a pu que négocier avec la Haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Catherine Ashton, le commissaire pour l’Elargissement et la politique européenne de voisinage Stefan Füle et le chef du Parlement européen Martin Schulz. Le thème principal a été l’affaire Timochenko. Les deux parties ont décidé que le Parlement européen enverrait en Ukraïne des médecins pour évaluer sa santé ainsi que des juristes en mission d’observation pour son procès de cassation.
Durant la conférence de presse les journalistes ont noté que les négociations avaient été peu agréables. M. Azarov répondait très prudemment.
" Certes, il est dans notre intérêt d’avoir peu de problèmes sur notre voie vers l’intégration européenne. Notre désir est sincère. Nous voudrions éliminer tous les problèmes. Mais ce processus doit être réciproque, nos partenaires doivent nous comprendre, il faut qu’il y ait une confiance entre nous ".
M. Azarov, en parlant de l’économie a critiqué une fois de plus le contrat avec Gazprom prétendant qu’il serait inégal. L’expert de l’Institut de l’Europe Dmitri Danilov estime que la coopération entre l’UE et l’Ukraine sera gelée à cause de l’affaire Timochenko et des élections législatives qui auront lieu dans le pays en automne.
" L’UE va politiser le thème Timochenko. L’UE voudrait voir la perspective stratégique dans ses rapports avec l’Ukraïne, mais celle-ci reste toujours opaque : à quoi bon négocier la création d'une zone de libre-échange, est-ce que l’Ukraine rejoindra l’Union Euroasiatique, vu les déclarations faites par Yanoukovitch au sommet de la CEI ? Peut-être, l’UE profite de la situation à la veille des législatives pour forcer l’Ukraïne à faire des démarches à l’encontre de l’Europe ".
Les Européens n’aiment pas voir l’Ukraïne entre deux eaux, une Ukraine qui tente d'obtenir des avantages tant de la part de l’Europe que de la CEI dans le cadre de la zone de libre échange, sans pour autant se décider quant à sa participation à l’Union Euroasiatique . Sans une position claire et tranchée la compréhension avec l’Europe est impossible, estiment les politologues.