Lors d'une rencontre avec une délégation de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), le président ukrainien Viktor Ianoukovitch n'a pas exclu que le cas de l'ex-première ministre Ioulia Timochenko puisse être réglé par la voie politique, a déclaré jeudi aux journalistes le rapporteur de l'APCE pour l'Ukraine Marietta de Pourbaix-Lundin.
Cette dernière a ajouté que l'examen du dossier pénal de Mme Timochenko par une instance de cassation constituait un préalable à toute démarche politique axée sur la libération de l'intéressée.
"Le président [Ianoukovitch] a dit que l'on pourrait parler du règlement politique de la situation de Mme Timochenko après l'achèvement de la procédure judiciaire", a indiqué Mme Pourbaix-Lundin.
Le rapporteur de l'APCE a précisé que par décision politique susceptible d'entraîner la libération de l'ex-première ministre, elle entendait un changement de la législation, une amnistie, une grâce présidentielle ou l'application d'un arrêt approprié de la Cour européenne des droits de l'Homme.
"Il m'est difficile d'interpréter les sentiments du président Ianoukovitch, mais j'ai l'impression qu'il considère que l'affaire de Ioulia Timochenko et d'autres opposants pèse comme un nuage sur l'Ukraine", a affirmé la parlementaire.
La Cour suprême d'Ukraine a entamé jeudi l'examen de la requête en cassation déposée par les avocats de Mme Timochenko contre le jugement rendu à son encontre en octobre 2011. L'ex-égérie de la "révolution orange" a été condamnée à sept ans de prison ferme pour abus de pouvoir lors de la signature d'un contrat gazier avec la Russie.
Dès son ouverture, le procès en cassation a été reporté au 26 juin en raison de l'absence de la prévenue dans la salle d'audience et parce la Cour avait besoin d'étudier des pièces complémentaires du dossier.
Les poursuites pénales engagées contre Ioulia Timochenko et d'autres opposants ukrainiens ont sérieusement envenimé les relations entre Kiev et Bruxelles. L'Occident affirme que les jugements rendus à leur encontre sont politiquement motivés. Les autorités ukrainiennes rejettent cette accusation.