Plus d’une semaine la France a vécu avec deux présidents, l’un sortant Nicolas Sarkozy et l’autre élu François Hollande. Depuis le dimanche 6 mai Nicolas Sarkozy savait qu’il allait laisser sa place à l’Elysée, selon les règles un délai d’un peu plus d’une semaine est octroyé au président sortant pour libérer les lieux et prendre la démission de son gouvernement. L’Etat français est de fait sans gouvernement, les anciens ministres assurent actuellement le simple rôle de transmission des dossier, pour le nouveau gouvernement qui rentre en lice ce mardi avec la cérémonie d’investiture de François Hollande.
La cérémonie s’est déroulée dans le cadre du mouvement vers la « normalité » qu’a pris François Hollande tout au début de sa campagne. Pendant la journée J les routes de Paris n’ont pas été bloquées pour son cortège, sa voiture Citroën DS5 a bougé avec la vitesse 50 km au maximum, faisant tous les arrêtes au feu rouge et comme n’importe quel autre français le nouveau président se trempait sous la pluie à côte de l’Arc de triomphe de l’Étoile.
Sa longue journée a commencé a 10 heures du matin quand il est arrivé au Palais de l'Elysée où l’attendait déjà le président sortant Nicolas Sarkozy avec sa femme Carla Bruni. François Hollande est entré à l’Elysée par la cour d’honneur et juste après une brève poignée de mains les deux présidents se sont retirés dans le bureau présidentiel, pour la transmission des codes nucléaires et du contenu de dossiers délicats. Après cette rencontre leurs chemins se sont séparés; Nicolas Sarkozy a pris sa voiture en directions de sa maison et seulement quelques heures après la chaine de télévision TF1 diffusait son premier jogging en tant que simple Français au bois du Boulogne. Tandis que François Hollande a poursuivi son défilé de vainqueur au Palais présidentielle.
La prochaine étape – la salle des fêtes du Palais pour une cérémonie de passation qui répond à une stricte codification : proclamation des résultats officiels par le président du Conseil constitutionnel, signature du procès verbal, remise du collier de grand maître de l’Ordre national de la Légion d’honneur. Après avoir suivi tout ce protocole François Hollande est devenu officiellement le 7-ème Président de la 5ème République et le 24ème président de la France.
Dans son premier discours en tant que chef d’Etat il a approuvé toutes ses priorités telles que le rassemblement, la confiance et la justice en rappelant que la France avait besoin « d’apaisement et de réconciliation ».
La liste des invités a fait également preuve de la sobriété de François Hollande. La cérémonie à l’Elysée a été suivie seulement par environ 350 personnes – les anciens Premiers ministres socialistes, collègues du PS, une délégation de corréze et quelques figures de la France comme des prix Nobel. Parmi les invités ils n’y a pas eu de place pour la famille de François Hollande – ni pour ses enfants, ni pour leur mère Ségolène Royal, ex-femme de coeur d’Hollande et la candidat de PS pour les présidentielle 2007. Néanmoins la présence de sa copine actuelle, journaliste Valérie Trierweiler n’est pas mise en question – elle l’a suivi pas à pas.
Une fois la cérémonie terminée, le président a remonté les Champs-Elysées pour déposer une gerbe sur la tombe du Soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe.
En tant que visites symboliques pour son premier jour François Hollande a rendu hommage des "grands hommes" de l'histoire de France. Tout d’abord à l’ancien ministre de l'Education de la IIIe République, Jules Ferry dont le monument est dans le jardin des Tuileries. Face au « père de l’école obligatoire » François Hollande a affirmé son engagement de recruter 60 000 personnes dans l’éducation nationale sur la durée de son mandat. Après il a prit la direction de l’Institut Curie pour déposer une gerbe en hommage à Marie Curie, femme de sciences, qui a obtenu le prix Nobel de physique et de chimie.
La journée d’investiture a repris son train officiel à l’Hôtel de ville de Paris. Comme chaque président en début de mandat François Hollande a été reçu par le maire de Paris. Cette cérémonie protocolaire avec Bertrand Delanoë est devenue la première dans l’histoire où le président élu et le maire de la capitale représentaient le parti socialiste.
Le nom du premier ministre flottait déjà dans l’air dès le début de la journée, mais la nomination a été officialisée par le premier secrétaire de l’Elysée que quand François Hollande était en route pour l’aéroport, pour rejoindre l’Allemagne. Sans surprise le cabinet de transition va être formé par Jean Marc Ayrault, député maire de Nantes et grand proche du président.