Explosions à Damas : un test de résistance du plan de paix

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L’attaque terroriste de ce jeudi à Damas a été la plus sanglante depuis 14 mois de conflit armé en Syrie. Au moins 55 personnes ont été tuées et 400 blessées dans l'explosion de deux voitures piégées.

La télévision locale a montré des bâtiments et des voitures déformés par l’explosion et des cadavres, qualifiant ces attaques d’« activités terroristes commandités depuis l’étranger ». Le Conseil de sécurité de l’ONU a fermement condamné ces attentats et a appelé toutes les parties du conflit à respecter les clauses du traité de paix signé le 1é avril dernier. Les attentats à la bombe se sont produits au moment où le pays attend les résultats des élections parlementaires qui se sont déroulés lundi.

Un jour plus tôt, une bombe a éclaté près du convoi des observateurs de l’ONU non loin de la ville méridionale de Daraa, blessant 10 soldats syriens. Des forces de l’opposition qui sont en désaccord avec le plan du représentant spécial de l’ONU et de la Ligue Arabe Kofi Annan seraient derrière cette nouvelle vague d'attaques terroristes, suppose l’expert de l'Institut d'études orientales, AlexeïPodtserob.

« C’est l’opposition qui est intéressée par l’échec des efforts des observateurs de l’ONU et des pays de la Ligue Arabe. Les salafistes syriens ne cachent pas cela, déclarant qu'ils continueront à se battre jusqu’au bout. Leur tactique, c’est de provoquer des actions militaires à grande échelle. Ils espèrent prendre une grande ville comme Homs ou Hama et la proclamer capitale révolutionnaire, comme cela était fait avec Benghazi en Libye. Et ils voudraient ensuite demander de l'aide à la Turquie ou aux pays occidentaux. Mais la trêve est pour l’instant en place. Le gouvernement fournit des efforts considérables dans ce domaine, même si une partie de la responsabilité de sa violation repose sur lui ».

Déjà après l’entrée en vigueur du plan de paix, près de 800 personnes ont été tuées, ce qui porte le nombre total de victimes à 12.000 depuis le début du conflit. L’ONU met en garde contre le danger de la grande guerre civile, si l’on ne profite pas de « cette opportunité » pour arrêter l'escalade de la violence. Cependant, il n’y a pas de raisons internes à une guerre en Syrie, est persuadé l’expert de l’Institut d'études orientales, Boris Dolgov.

« La principale raison de la poursuite des violences en Syrie –c’est le soutien des groupes anti-gouvernementaux depuis l'extérieur. Les pays voisins - la Turquie, le Liban, la Jordanie et d’autres monarchies du golfe Persique continuent à soutenir l’opposition. Sans cela, ces groupes auraient été étouffés depuis longtemps. La plupart de la population syrienne soutient Bachar al-Assad, et cela est reconnu par les experts étrangers. Les groupes terroristes sont une minorité absolue. C’est pourquoi la guerre civile en Syrie ne peut pas commencer de l’intérieur. Mais elle est possible avec le soutien depuis l'extérieur ».

Le commandant de l’«Armée syrienne libre » d’opposition Riad al-Asaadne cache pas qu'il languit de recommencer les hostilités contre les forces gouvernementales. Immédiatement après les attentats de jeudi, il a promis de passer à l’acte, si Kofi Annan annonce l'échec des initiatives de paix.

Cependant Annan a d’autres projets. Au cours de sa deuxième visite en Syrie dans les prochaines semaines, il va vérifier personnellement le travail des observateurs des Nations-Unies. Leur nombre devrait atteindre 300 à la fin du mois. Les médias occidentaux annoncent que « l'effet calmant » de la présence même des 113 observateurs est très important. Par conséquent, les chances de prolonger la paix fragile ne feront que croître. En outre, il convient de noter que le pays a franchi une étape importante vers une régulation politique: pour la première fois depuis de nombreuses années, des élections parlementaires multipartites ont été organisées dans le pays. Quant aux raisons, pour lesquelles les autorités tardent à donner les résultats officiels, cela pourrait être lié aux raisons purement techniques, selon les deux experts. Les commissions électorales ont beaucoup de mal à faire le décompte des votes pour les différentes parties. Et en raison de violations dans plusieurs régions et des villes, un nouveau scrutin a été organisé.

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