Un jeu d’échecs dans la politique de la défense antimissile

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Difficile de séparer les échecs de la politique. Cela n'est pas surprenant, car le jeu d’échecs a été conçu en soi comme une imitation de l’armée du VIème siècle

Les temps changent, mais le lien qui unit ce jeu ancien et les hommes puissants des différents pays, continue à s'intensifier. Et les spécialistes de la géopolitique, les pontifes de la science moderne, se tournent vers cet art, en essayant d'expliquer des processus politiques complexes. Les événements mondiaux actuels sont commentés par le champion d'Europe d'échecs en 2007 : Vladislav Tkatchev.

La défense antimissile en Europe: une protection excessive

Le système américain de défense antimissile en Europe, qui protège-t-elle et qui elle défend ? Washington affirme que le système de défense antimissile en Europe, c’est une ligne de défense de ses alliés européens contre d’éventuelles attaques des missiles de l'Iran et de la Corée du Nord. Mais ce dispositif n’est pas dirigé contre la Russie. Dans le même temps, les Etats-Unis n’ont pas envie de coopérer avec la Russie dans ce domaine. Et Moscou prépare des mesures de réponse, ne désirant pas attendre que les Américains changent d’avis. Le « Grand Jeu » continue.

 « La situation qui entoure la construction des nouvelles installations du système de défense antimissile en Europe de l’Est par les Etats-Unis force rappelle beaucoup les principes du jeu aux échecs », analyse Vladislav Tkatchev. « Pour commencer, il faut se rappeler qu’il s’agit d’un cas classique où « la menace est plus forte que son exécution ». Cela veut dire que personne n’a la certitude que les intercepteurs américains sont capables d’abattre des missiles balistiques russes, mais l'existence même d'une telle possibilité peut modifier l'équilibre du pouvoir entre les deux superpuissances nucléaires. Et non seulement entre elles. Car la Russie, qui est obligée de réagir, compte déployer en réponse des complexes nucléaires « Iskander » dans la région de Kaliningrad, et c'est une menace directe pour une bonne partie de l'Europe. Je ne sais pas, si les hommes politiques modernes ont lu le livre du classique des échecs Aaron Nimzowitsch Mon système, mais ils ont l’air de bien connaître « le principe de la surprotection » qui y est formulé. Si l’on applique ce principe à la situation géopolitique, cela veut dire que même en l'absence d'un conflit potentiel militaire dans un avenir proche, le pays ne peut pas fonctionner normalement dans une situation de destruction totale. Les Américains avec les partenaires de l'OTAN tentent certes de convaincre le monde que leur système de défense antimissile n'est pas dirigé contre la Russie. Mais l'emplacement des nouvelles installations sur la carte de l'Europe témoigne du contraire. Indépendamment de l'issue des élections présidentielles aux Etats-Unis cette année, l'administration américaine ne va pas se risquer à tendre les relations avec Moscou. Et c’est là qu’on peut se rappeler de la maxime qui vient des échecs : « les pions ne vont jamais en arrière ». Comme vous le savez, ils se déplacent uniquement en en avant, changeant à jamais la configuration de la partie. Et les systèmes de l'OTAN construits le long des frontières russes vont poser leurs empreintes sur l'ensemble du programme de la politique mondiale. Et dans ce duel, même s’il y aura un match nul, ce dénouement aura lieu après un nouvel épisode de course aux armements ».

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