La « Marche des millions » se transforme en bagarre

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Ce dimanche, les forces de l’opposition ont organisé une « Marche des millions », comme prévu. Mais à la différence des rassemblements précédents, cette fois-ci la manifestation s’est terminée par des provocations. Les opposants au gouvernement actuel ont organisé un sit-in, une manifestation immobile pour tenter de franchir le cordon de police, et ont exigé que l’action soit diffusée en direct à la télévision. Les policiers ont été obligés de recourir à la force.
Après une brève période de calme, l’opposition s’est retrouvée à nouveau au centre de Moscou. Le lieu de rassemblement pourrait même être appelé de traditionnel : les manifestants se sont réunis devant la station de métro Oktiabrskaïa au centre-ville, et se sont enduite dirigés vers la place Bolotnaïa à quelques centaines de mètres du Kremlin. Le nom même de cette place (qu’on peut traduire, littéralement comme la place du Marais), est devenu un peu le synonyme de ce mouvement de protestation.

A peine une heure après le début de la manifestation, elle s’est transformée en une confrontation ouverte avec la police. Les leaders de l’opposition, ayant remarqué qu’une partie de la place Bolontaïa était bloquée par la police, se sont assis sur le bitume et ont exigé un accès au Kremlin et une diffusion en direct à la télévision.

 

Diaporama: Marche des millions à Moscou

« Nous voulons avoir un gouvernement honnête », a expliqué Boris Nemtsov, l’un des leaders de l’opposition lors de la manifestation. « Nous voulons que les usurpateurs disparaissent. Nous voulons que le pouvoir change. Nous voulons que la Russie soit un pays prospère, sans cynisme, sans vols, et sans misère ».


Alors que les organisateurs parlent des provocateurs, ce sont bien les membres de l’opposition qui ont décidé de forcer le cordon de la police, en renversant les détecteurs de métaux sur leur chemin. On voit clairement sur les images du reportage depuis le lieu de la manifestation, que les manifestants se sont servis des mâts des drapeaux, avec lesquels les jeunes gens ont frappé les agents de la police. Des morceaux d'asphalte et même des bouteilles cassées étaient envoyés en direction des policiers. Les manifestants ont allumé des torches. On rapporte qu’une douzaine de policiers et soldats des troupes du ministère de l’Intérieur ont été blessés. Certains journalistes, qui se sont retrouvés entre les manifestants et les forces de la police, ont également été blessés. La station de télévision mobile appartenant à l’une des chaînes russes a été violemment attaquée. Des objets ont été jetés en sa direction et ses pneus ont été crevés. La police a agi de manière ferme aux actions des manifestants.Tous les leaders de l’opposition ont été arrêtés, et plusieurs centaines de manifestants ont été placés en garde à vue.

La police, tout comme les militants, parlent de provocation. Le président du Conseil des droits de l’homme Mikhaïl Fedotov a appelé les structures de l’Etat à bien analyser la situation et élucider ses causes.

« Malheureusement, l'événement qui s’est produit aujourd'hui est un bon exemple de ce que peuvent être les résultats d’une provocation », explique-t-il. « Et les provocations incitent à la violence, qui conduit à l'injustice. Si l’événement se déroule sans provocations, alors tout ira bien. Mais les organisateurs de ces rassemblements, n’ont malheureusement pas compris cela. Auparavant, ces manifestations se déroulaient sans accrochages, mais maintenant ils ont décidé d'y aller franchement, et des personnes ont été blessées. Je pense que c'est un outrage, et il faudra analyser tout ce qui s’est passé en détail, vidéos à l’appui ».

Un autre membre du Conseil présidentiel des Droits de l’Homme, l’éminent journaliste Nikolaï Svanidzé a également évoqué l’hypothèse de la provocation, mais a accusé les organisateurs de la commanditer. Le chef du parti Iabloko Sergueï Mitrokhine a également condamné les actions de l'opposition, qui ont organisé une manifestation sit-in non accordée par les autorités.

Selon la police, les organisateurs et les participants risquent d’avoir des problèmes judiciaires. En tout, plus de 250 personnes ont été arrêtées.

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