C’est sans la moindre surprise que le candidat socialiste emporte le second tour et la présidentielle de 2012, Monsieur Hollande étant annoncé par tous les sondages comme le vainqueur final. Cette victoire lui permet d’offrir au Parti socialiste français son deuxième Président de la République depuis l’inénarrable François Mitterrand, dans l’équipe duquel notre nouveau Président a fait ses premières armes. La voix du Peuple français a parlé et nous allons désormais nous diriger vers des élections législatives qui vont revêtir un enjeu capital pour la France.
Fort de son succès, Monsieur Hollande, peut sans doute réaliser l’exploit de remporter également les élections qui donneront à la France une nouvelle Assemblée Nationale. De ces élections dépendront la capacité du Président socialiste à diriger et gouverner selon le programme et les idées de son parti ou de devoir composer avec d’autres tendances. En 2007, la situation était fondamentalement différente, c’est un véritable raz de marée qui avait permis à Monsieur Sarkozy de disposer d’importants leviers. En sera-t-il de même pour Monsieur Hollande ?
Il n’apparaît pas cependant que Monsieur Hollande puisse comme en son temps François Mitterrand puiser dans une manne sans fin et qui fit longtemps illusion sur les désastres des décisions prises par ce Président. Les socialistes pour appliquer leur programme ont désormais devant eux une dette abyssale, un chômage record, une croissance en berne et un moral des français dans les chaussettes au fil des déceptions qui se sont succédées durant les différents mandats présidentiels où les uns ont dormis du sommeil des bienheureux, les autres ont flagorné et gesticulé pour des résultats similaires aux premiers.
La tâche sera rude et conditionnée par la situation économique qui restera plus que jamais la clef de tous les problèmes. Après une traversée du désert de 10 années où le parti socialiste n’avait pas réussi à atteindre les rênes du pouvoir, Monsieur Hollande réussit l’exploit de remporter une victoire qui, si elle ne restera pas une date historique, est un succès certain. Cette victoire, indique aussi qu’en France, la démocratie marche encore assez bien, malgré que des millions de français ne soient pas représentés à l’Assemblée Nationale. Il y a cependant une alternance, une saine alternance.
Les débats nous ont paru au sein de la population, plus brûlants et plus passionnés que jamais. La fraction dans la population semble toutefois se creuser et les débats partisans faire souvent oublier aux uns et aux autres la politesse et le respect qui sont dus à tout un chacun. L’extrémisme et les passions politiques sont toujours ardents en France, la Révolution Française qui comme Saturne dévorait ses enfants, semble pouvoir à tout instant renaître non pas dans les faits, mais dans les opinions.
Nous aurons de ce point de vue assisté à une campagne particulièrement violente, marqué du sceau de l’infamie lors des meurtres affreux commis par le terroriste Mohammed Merah, marqué également par les scandales à répétition autour du trouble Dominique Strauss-Kahn. Monsieur Sarkozy avait tenté avec beaucoup d’insuccès de créer un gouvernement d’unité nationale. Quelques années plus tard, les clivages politiques semblent malheureusement encore plus ardents et décidés à en découdre malgré l’intérêt national. Monsieur Hollande devra, lui aussi tenter de retrousser ses manches en ce sens, car la dangereuse scission qui grandit en France dans les diverses parties de la Nation pourrait bien amener des tremblements de terre dans le futur de notre pays.
Monsieur Hollande fera-t-il pire que Monsieur Mitterrand ? Aura-t-il par ailleurs les mains assez libres pour appliquer un programme de réforme en profondeur dans un contexte national et international qui sont sur tous les points très difficiles ? Le défi est énorme, Monsieur Hollande devra par ailleurs démontrer, que les français ne l’ont pas choisi en vain. Souvent la nullité et la bonhommie léthargique de l’homme ont été évoquées. Dans l’histoire longue de notre pays, il n’est pas douteux que les apparences ont souvent été trompeuses, et nous devrons attendre plusieurs mois, pour pouvoir faire un premier bilan des nouvelles orientations et décisions que prendra notre nouveau Président. Au-delà de toute lutte partisane, souhaitons-lui de trouver son chemin et celui de la France durant son mandat.