Le retour des prisonniers de guerre français 1945-1952 (Partie 1)

Le retour des prisonniers de guerre français 1945-1952 (Partie 1)
Le retour des prisonniers de guerre français 1945-1952 (Partie 1) - Sputnik Afrique
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L’histoire de la Seconde Guerre mondiale est particulièrement bien connue, mais l’histoire des prisonniers français, internés ou capturés par l’Armée Rouge ainsi que leur retour en France est bien moins connue.

La victoire contre l’Allemagne nazie en 1945, fut obtenue au prix de lourds sacrifices pour tous les alliés, la Russie ayant à payer un tribut exorbitant suite aux erreurs du début du conflit mondial, commises par Staline entre 1936 et 1940. Nous allons bientôt commémorer dans le monde entier et particulièrement en Russie cette victoire contre une des pires barbaries et un des pires dangers que l’humanité ait eu à connaître jusqu’à ce jour. En France, nous connaissons bien tout ce qui a trait au débarquement et à la résistance, au Front de l’Ouest, nous connaissons également relativement bien l’histoire des héros de l’escadrille française Normandie-Niemen qui combattit dans les rangs de l’Armée Rouge, mais il en va autrement de tous ces français qui furent internés par les soviétiques dans des camps et qui furent rapatriés en France parfois lentement, en majorité entre 1945 et 1952.

L’Armée Rouge dans ses victoires et son avance, fut à même de délivrer nombre de camps de prisonniers de guerre français, les fameux Stalags qui avaient été construits pour certains loin, dans l’Est, aux confins des marches prussiennes. Plus de 2 millions de soldats français avaient été faits prisonniers dans la campagne éclair de mai-juin 40 et l’Armée Rouge libéra beaucoup de ces hommes. Egalement, et cela est beaucoup moins connu, de nombreux français, les Malgré-nous, ces alsaciens et ces lorrains qui furent enrôlés plus ou moins de force dans l’Armée allemande, furent faits prisonniers par les russes, sans compter les hommes bien plus troubles d’unités comme la LVF, la Légion Française contre le Bolchevisme, unité française levée en 1941 par la France de Vichy pour fournir de son propre chef un contingent de combattant français, qui ont servis sous uniforme allemand en Russie. Ou encore les engagés français de la Waffen SS, qui furent certainement très peu nombreux à être fait prisonniers mais qui combattirent notamment dans les tristes rangs de la 33ème Panzer Grenadieren Charlemagne, une unité SS à recrutement français, dont les combattants furent parmi les derniers défenseurs du bunker d’Adolf Hitler à Berlin.

Toutefois, ces hommes furent des exceptions et des cas rares si nous considérons le nombre important de prisonniers français raflés par les allemands et de Malgré-nous alsaciens et lorrains enrôlés de force dans la Wehrmacht. Plus de 310 000 français furent officiellement internés par les Soviétiques durant la Seconde Guerre mondiale, dont plus de 21 000 Malgré-nous fait prisonniers sur les différents champs de batailles du Front de l’Est qui furent par la suite remis à la France. Ces français furent libérés assez massivement dès 1945, mais beaucoup furent retenus et selon le désir de Staline les opérations de libération furent par la suite beaucoup plus longues et entravées par la pré-guerre froide puis par la Guerre Froide survenue avec les événements de Berlin et le Rideau de Fer en 1949. Durant cette période et jusque dans le milieu des années 50, des français continuèrent de rentrer en France, après des parcours tout à fait étonnants. Il était également très difficile aux Soviétiques de comprendre la différence entre un français et un alsacien Malgré-lui et un allemand tout court !

Nonobstant la visite chaleureuse du Général de Gaulle à Moscou en 1944, les relations franco-russes n’allèrent pas en s’arrangeant, Staline utilisant les prisonniers français comme monnaie d’échange, voire comme otages les prisonniers français. L’affaire du bataillon de cosaques de l’Armée Vlassov engagé dans la Légion Etrangère avait par ailleurs fait monter le ton. L’Armée Vlassov, portait le nom d’un général transfuge russe, qui fait prisonnier par les allemands était passé dans leur camp et avait fondé une armée « russe » dite blanche combattant à priori Staline et les communistes, mais  qui de fait combattit les russes tout court. Ce bataillon, fait unique dans l’histoire de la Légion Etrangère fut enrôlé d’un seul bloc durant l’été 44, alors que l’Armée allemande était en pleine déroute. Des émissaires s’étant présenté à la Légion Etrangère pour un engagement de masse, il entra de fait dans la fameuse unité d’élite de l’Armée française. Scandalisé, Staline avait tapé du poing sur la table en menaçant de retenir les prisonniers français si les traîtres de l’Armée Vlassov ne lui étaient pas livrés. Ils le furent, la France n’étant pas en position de force, et furent sans doute passés par les armes sans autre forme de procès dès leur arrivée en Russie.

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