Affaire Pussy Riot : Des menaces et une hache !

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Le scandale ne s’apaise pas à propos de la prière punk dans la principale cathédrale du pays. Les musiciennes du groupe Pussy Riot ont entendu la juge prolonger leur incarcération jusqu’à la date du 24 juin.

Le scandale ne s’apaise pas à propos de la prière punk dans la principale cathédrale du pays. Les musiciennes du groupe Pussy Riot ont entendu la juge prolonger leur incarcération jusqu’à la date du 24 juin. La juge qui a pris cette décision a été menacée d'une hache dans son bureau. L’opinion s’est divisée à propos du jugement du procès : les uns disent que la gravité de l’acte accompli ne correspond pas à la peine encourue (7 ans de prison), d’autres prétendent que la punition doit être plus dure encore.

Le 21 février les jeunes femmes arborant des masques de couleur se sont mises à danser et à chanter dans le style punk devant l’autel de la Cathédrale Saint-Sauveur. Les gardes ont essayé de les en empêcher, mais celles-ci se sont enfuies. Quelques jours après elles ont été arrêtées et placées en détention préventive. Cette décision du tribunal a immédiatement suscité des critiques. Beaucoup de personnalités publiques ont déclaré qu’une assignation à domicile aurait suffi pour l’article pénal incriminé – hooliganisme. Mais le tribunal a décidé de les placer quand même en détention provisoire, dit l’avocat Igor Simonov.

« L’article hooliganisme incriminé prévoit une détention provisoire ».

L’Eglise orthodoxe russe a appelé à condamner sévèrement les jeunes femmes. Leurs avocats y voient un dessous politique, car pendant leur prière punk les jeunes femmes appelaient la Vierge à chasser Poutine.

Les passions se déchaînent à propos de ce procès. Le 19 avril le tribunal a prolongé l’incarcération des membres de Pussy Riot jusqu’au 24 juin « vue l’importance de l’instruction  à accomplir ». Quelques jours après la juge a été attaquée à la hache. Après l’incident la garde a été renforcée dans tous les tribunaux de Moscou.

Selon les sondages, la majorité des Russes interrogés condamnent l’action de Pussy Riot dans la cathédrale, mais considèrent excessivement sévère la décision de les placer en détention provisoire. C’est à peu près l’évaluation qu’a donné Valentina Matvienko, qui dirige la chambre haute du Parlement russe. Dans son interview à la radio moscovite Commerçant FM elle a dit que l’action des membres du groupe punk était immorale et indigne, mais qu’à la place de la juge elle les aurait libéré jusqu’au procès. Cette déclaration peut être interprétée comme emblématique et ne doit pas influer sur le procès, est persuadé l’archidiacre Andreï Kouraïev.

« Je ne voudrais pas que ses propos influent sur le procès. La signification de la déclaration de Mme Matvienko consiste selon moi en autre chose. Lorsque des personnalités politiques de ce niveau s’expriment, l’absence d’une réaction de la part de l’Eglise devient assourdissante. A mon avis, chaque jour que les jeunes femmes passent en prison est une perte pour l’Eglise elle-même ».

Ajoutons que l’Eglise orthodoxe russe a organisé le 22 avril une prière de milliers de croyants dans toutes les églises russes, en faveur de la foi et des icônes sacrées vandalisées. A Moscou la prière s’est déroulée devant la cathédrale Saint-Sauveur.

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