L'UE à l'heure des populistes de droite

L'UE à l'heure des populistes de droite
L'UE à l'heure des populistes de droite - Sputnik Afrique
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Mark Rutte, le chef du gouvernement des Pays-Bas a donné sa démission sous une vigoureuse impulsion de son partenaire de coalition Geer Wilders. Le cabinet a ventilé par rubriques le budget qui prévoit une réduction du déficit sinon de 16 au moins de 9 milliards d'euros. Les coupes visaient principalement les dépenses sociales. Le leader des populistes de droite a déclaré ostensiblement que son parti d'avait aucune intention de mettre la main dans la poche des plus démunis.

A défaut du soutien de Wilders, les Pays-Bas n'ont qu'une solution : la démission du gouvernement et de nouvelles élections. Un vent de panique a soufflé sur les marchés financiers européens. A tous les malheurs est venu s'ajouter la crise gouvernementale en République Tchèque qui est quasiment la copie conforme du scénario néerlandais. Il faut aussi compter avec la probabilité du changement de la politique française, la récession en Espagne et la menace de l'abaissement de la notation des Pays-Bas. Bref, c'est l'instabilité à perte de vue. La situation est commentée par notre observateur Sergueï Gouk.

La dictature des coupes sombres dans les dépenses publiques a déjà déstabilisé les gouvernements en Italie, en Grèce, en Espagne et en Irlande. La réputation des dirigeants de la Grande-Bretagne et de la France est irrémédiablement perdue. Angela Merkel qui est la principale tenante de la stratégie d'économie dans le cadre de l'UE voit s'effriter les rangs de ses partisans. La perte des Pays-Bas, la cinquième économie par ordre d'importance de la zone euro, est une pilule amère pour Berlin, - titre le Süddeutsche Zeitung allemand. Les conséquences négatives de la crise vont au-delà de la Haye et risquent de s'étendre à la zone euro dans son ensemble. La situation est commentée par Boris Froumkine, chef du secteur de l'UE à l'Institut d'économie de l'Académie des sciences.

« Le mécontentement gagne la rue dans les pays relativement stables du point de vue économique. On peut faire un rapprochement avec le rejet de la Constitution européenne. Si la population de certains pays s'est résolument prononcée contre, c'est parce qu'elle pense que les directives données par Bruxelles sont trop contraignantes et ne tiennent pas compte des intérêts des pays en question. La régulation imposée par la Commission Européenne et les autres institutions communautaires ne fait que s'accentuer. Tous les pays doivent non seulement respecter les limites du déficit budgétaire, de la dette souveraine et du taux d'inflation mais encore harmoniser avec l'EU leurs budgets nationaux ce qui les prive de souveraineté financière. Toujours en République Tchèque ou aux Pays-Bas, la population voit d'un mauvais œil le fait de devoir soutenir par le biais des fonds communs les pays qui ont commis des erreurs grossières dans leur politique budgétaire et de payer pour ceux qui ont violé les règles de l'UE ».

Cent mille protestataires sont descendus pendant le week-end dans les rues de Prague, fait exceptionnel depuis « la révolution de velours » de 1989. Les gens ont ras-le-bol des compressions à la chaîne des dépenses sociales et de l'alourdissement de la charge fiscale. Les économistes européens et américains en vie ne se lassent pas de répéter que la politique actuelle de réduction des dépenses à tout prix conduit dans une impasse et fait enrager la population qui en a marre de payer pour les bévues et les folies dépensières des autres. C'est déjà un bouillon de culture pour les populistes de tout acabit.

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