La participation de la compagnie publique MOL au consortium Nabucco était de 16 %. Ce gazoduc devait relier l’Azerbaïdjan et le Tadjikistan à l’Autriche et à l’Allemagne et approvisionner ainsi en gaz naturel l’Europe en contournant la Russie. Les travaux de construction auraient dû commencer en 2011. Mais finalement les délais ont été repoussés. En plus de bloquer le financement du projet, Budapest refusera maintenant que le gazoduc transite par son territoire. Dès le début la Hongrie doutait si elle devait participer au projet, dont le coût reste indéterminé. Rien d’étonnant que sur fond de crise de la zone euro des pays ont commencé à se retirer du projet, considère Sergueï Pikine, directeur du fonds de développement énergétique.
« Le projet Nabucco est loin de sa réalisation. Et puis l’Europe s’enlise dans l’endettement. Et les pays est-européens seront les premiers à en souffrir. Et je pense que la Hongrie évalue réellement ses forces. Elle préfère se concentrer sur des problèmes courants, plus importants ».
Et pourtant à part des raisons économiques ce retrait a un dessous politique. La Hongrie ne reviendra pas au projet, mis en œuvre par l’UE, est persuadé Pal Thomas, directeur de l’Institut de la sociologie de Budapest.
« Le Premier ministre est en mauvais termes avec l’UE. Et des négociations sont en cours sur l’endettement du pays, sur l’ordre politique général, sur l’évaluation des réformes politiques. En fait sur plusieurs points l’UE a entamé des procédures formelles contre la Hongrie. Et je crois que pour Nabucco c’est une sorte de guerre froide de la part de la Hongrie ».
Il n’est pas à exclure que les actionnaires de Nabucco tentent de trouver un remplaçant à la Hongrie. Or ce n’est pas une tâche facile, et il est peu probable qu’elle puisse être résolue rapidement.