Mais il y aussi d'autres facteurs qui interviennent dans l'attribution d'un statut aussi élevé, - estime Svetlana Saakian, directrice du Département des relations extérieures du ministère arménien de la culture.
" Cette fête s'accompagnera de nombreux événements. L'Arménie va recevoir les hôtes venus d'une trentaine de pays et notamment responsables de l'UNESCO, ministres de la culture, maires des villes, écrivains, traducteurs et journalistes. A Erevan c'est une frénésie de concerts, d'expositions de livres et de feux d'artifice. Le centre de la ville s'orne désormais d'une composition en fer forgé qui s'intitule « Les lettres du monde » – une lettre puisée dans l'alphabet de chacune des langues du monde. Il a même été émis un timbre-poste spécial en prévision de cette date. Un concert avec la participation de l'illustre chanteur d'opéra italien Andrea Bocelli a eu lieu la veille sur la place centrale de la ville.
Cela non plus n'a rien d'un hasard. C'est que c'est précisément en Italie qu'a vu le jour en 1512 le premier livre arménien. Dans l'Arménie elle-même déchirée par la guerre que se livraient la Perse et la Turquie, il était impossible d'imprimer quoi que ce soit. Par contre, Venise avec ses 250 imprimeries occupait la première place en Europe et les Arméniens sujets de l'État vénitien convertis au catholicisme, étaient autorisés à y faire imprimer leurs livres. C'est de cette façon que la riche tradition culturelle arménienne se trouve étroitement associée à l'Italie ".
Le président d'Arménie Serge Sargsian estime que cette fête est de la plus haute importance pour la vieille terre arménienne. Resurgie au pied de l'Ararat biblique et vieille de près de 2800 ans, la ville de Erevan a été, et reste, un centre culturel très important. Le statut de capitale mondiale du livre vient donc à point nommé et est parfaitement mérité par cette ville.
