A la veille des élections présidentielles en France la position du président sortant Nicolas Sarkozy est très ambiguë, après avoir remonté dans les sondages jusqu’à dépasser le candidat socialiste au premier tour, il recommence à subir une légère baisse d’intentions de vote. Le candidat de l’UMP est toujours donné largement battu au deuxième tour. Pour avoir plus de détails sur le programme et les atouts de Nicolas Sarkozy on a interrogé le ministre chargé des transports et député de l’UMP Monsieur Thierry Marianni.
- Est-ce que vous pourriez donner les points du programme de Nicolas Sarkozy qu’il va proposer aux Français pour le deuxième quinquennat?
- On a deux approches, une très idéologique, type parti socialiste des années 80 avec François Hollande, qui en réalité ne tient absolument pas compte de la réalité économique mondiale, de la nécessité pour la France de voir sa compétitivité renforcée et qui est toujours sur le même programme des années 80. C’est à dire plus d’emplois publiques, plus de fonctionnaires et indirectement plus d’impôts, plus de charges pour les entreprises. Toujours plus de prestations sociales. D’un autre coté on a un président de la République qui pendant 5 ans a essayé et a réussit dans de nombreux domaines à réformer la France, en l’adaptant à la réalité du 21ème siècle, avec des réformes parfois difficiles. C’est très technique, par exemple pour les entreprises : la suppression de la taxe professionnelle, pour les universités: la réforme de l’autonomie des universités, pour la vie quotidienne: un service minimum pour luter contre la maladie des grèves permanentes en France, notamment dans les transports publics. Un président qui d’autre part est très présent sur la scène internationale, pour que la France continue à jouer un rôle, alors qu’à l’opposé François Hollande à une méconnaissance totale de l’internationale. Il n’a jamais mis les pieds une seule fois ni en Chine, ni en Russie par exemple. C’est quand même pour quelqu’un qui prétend diriger ce qui reste la cinquième puissance mondiale ce qui est quand même problématique. En plus si François Hollande était élu qu’il serait prisonnier de ses alliances, avec les verts qui sont de plus en plus doctrinaires et Mélenchon qui est quand même l’avatar du parti communiste, quoi qu’on en dise, puisque c’est le candidat aujourd’hui officiellement soutenu par le parti communiste. Alors que Nicolas Sarkozy a au contraire une image plutôt libre avec des alliances qui ne sont pas contre nature. Ou la France avec Nicolas Sarkozy continue à jouer un rôle à l’avenir sur la scène internationale et à exister parce qu’elle saura s’adapter ou alors avec François Hollande on retombe dans les chimères des années 80 du parti socialiste qui ont amené la France à un niveau plus bas que ce qu’il était avant.
- Si je comprend bien la figure de François Hollande ne pourra pas tenir à l’internationale?
- Si vous voulez on a un candidat non seulement inconnu et à la limite on ne peut pas lui en vouloir d’être inconnu parce qu’il n’a jamais été président, mais qui est totalement ignorant de la réalité internationale. Comme l’avait dit dans un très bel article Jean d’Ormessan, qu’il est mondialement connu en Corrèze.
- Quels sont les militants de Nicolas Sarkozy, parce que en début de campagne il a fait un virage à droite pour appâter les électeurs du Front National, mais là il a essayé de se recentrer un peu. Alors quelle est la politique en ce moment de Nicolas Sarkozy?
- Le problème il n’est pas d’être à droite ou à gauche, le problème il est de faire une campagne au près des gens et au niveau des préoccupations du peuple. Or à l’heure actuelle sur toute une série de sujets, qu’il s’agisse de la sécurité, qu’il s’agisse de la fraude aux prestations sociales, qu’il s’agisse des questions d’immigration, ça reste des sujets très présents dans les préoccupations de l’opinion publique. Si vous regardez la stratégie de ces dernières semaines, Nicolas Sarkozy pendant huit semaines est monté dans les sondages. Pendant huit semaines c’était une campagne relativement marquée à droite. Donc moi je reste persuadé qu’il faut faire une campagne à droite et c’est ce que globalement il fait. Je pense que pour les relations Franco-Russes on a un président Nicolas Sarkozy qui s’entent bien avec Poutine. A l’opposé François Hollande n’est même pas venu pendant sa campagne en Russie, il a envoyé Martine Aubry, qui est restée sur un discours très caricaturale. Alors qu’aujourd’hui il est indispensable qu’entre la France et l’Europe et d’autre part la Russie les relations se renforcent, si on veut exister face à des bloques qui sont bien plus importants. Et ça je pense que Nicolas Sarkozy a compris, alors qu’on est sur une approche beaucoup plus idéologique purement “droit de l’homniste” coté Hollande.
- En laissant de coté les qualités politiques que Nicolas Sarkozy a indéniablement le peuple lui reproche plutôt ses qualités personnelles, le coté un peu “bling-bling”.
- “Po ruski Krutoy” c’est comme ça qu’on dit, n’est ce pas? Il a fait une ou deux erreurs de comportement en début de mandat, c’est à dire qu’il est allé manger une fois dans une brasserie et il est allé une fois sur le yote d’un ami. Ceci dit c’est grotesque, je crois qu’il y a un vrai problème de mentalité dans notre pays. Je veux dire qu’aux Etats Unis ou dans d’autres pays quand on réussit on vous admire, en France quand on réussit, on vous jalouse et on vous déteste. On lui reproche d’être au Fouquet’s et Monsieur François Mittérand avait sa table attitrée au Fouquet’s, tout ça est grotesque et ridicule par rapport aux enjeux.
- Certains experts disent que le jeu est déjà fait, est-ce que vous êtes d’accord avec ça?
- Non pas du tout, il y a deux mois on nous expliquait que Nicolas Sarkozy ne serai même pas au deuxième tour. Aujourd’hui c’est une hypothèse totalement balayée, on aura un premier tour très serré, où Hollande et Sarkozy de tiennent au coude à coude, je ne sais pas qui arrivera en tête. Si Sarkozy arrivait en tête, même de très peu, ça pourrait faire un choc psychologique. Et puis ensuite au deuxième tour Sarkozy a beaucoup moins de problèmes d’alliance. Avec un Mélenchon qui va être aux alentours de 15% avec des verts qui sont devenus le recyclage de l’extrème gauche, je pense que François Hollande aura beaucoup de problèmes de cohérence au second tour et le second tour sera très ouvert. C’est sûr qu’aujourd’hui François Hollande est largement favoris, mais si je devais donner un pronostique je pense qu’il y a une chance sur trois que Nicolas Sarkozy gagne et c’est déjà plus qu’il y a de nombreux mois.
- Est-ce que le résultat des élections présidentielles, selon le candidat qui va être élu, pourrait influencer les élections législatives qui viennent après?
- Bien sûr que le résultat aura une importance.
- Quel sera l’impacte si c’est François Hollande qui est élu?
- Ca sera beaucoup plus difficile pour la droite de gagner les législative.