La France se recueille. Il reste moins de 48 heures avant la fin du premier tour de l’élection présidentielle. Les électeurs et les candidats peuvent maintenant supputer les chances et tout simplement se reposer après la course d’obstacle électorale. Samedi est traditionnellement « le jour du silence » ou toute propagande en faveur de candidats est interdite.
Les candidats à la législature suprême ont déjà dit tout ce qu’il pouvait dire. Tous ne sont pas de taille à bien situer les accents et à convaincre les Français de la justesse de leurs thèses. Les derniers sondages montrent que moins de la moitié de candidats a été à la hauteur de cette tâche. 28% des interrogés sont d’accord pour donner une chance au leader du parti socialiste François Hollande, un peu moins de Français se déclarent prêts à cautionner à nouveau le président en exercice Nicolas Sarkozy et 16% acceptent de prendre le risque avec le leader du Front national Marie le Pen.
François Hollande promet à la population d’améliorer sa situation matérielle au cours de la première année de son mandat. Il préconise la création de nouveaux emplois pour les jeunes (150 mille), la construction active de logements sociaux et la lutte contre l’immigration illégale. Partisans de l’Europe unie, il estime qu’il est nécessaire d’émettre les eurobonds pour partager équitablement la dette européenne commune.
Nicolas Sarkozy mène sa campagne électorale sous le mot d’ordre de « France forte ». Selon lui, c’est le prolongement de la réforme des retraites déjà engagée et son sujet favori qui est la lutte contre l’immigration (il a l’intention de réduire de deux l’immigration légale en la limitation à 90 000 personnes par an). Il y a ajouté depuis l’intention de revoir la participation de la France à l’accord de Schengen et d’avancer 3 à 4 initiatives fortes au niveau international. Pendant son mandat de cinq ans, il se propose également de propose 5 réformes importantes à l’intérieur du pays.
Marine Le Pen fonde son programme sur une critique sévère du gouvernement pour son inféodation à l’OTAN, la perte de souveraineté économique et la politique en matière d’immigration. La dirigeante du parti d’extrême-droite se pr0pose de réduite en 5 ans de dix fois le flux d’immigrés en le faisant passer de 200 mille actuellement à seulement 10 mille.
Par ailleurs, cela ne vaut pas la peine de faire des conclusions en se basant uniquement sur les sondages. En fait, c’est Jean-Marie Le Pen qui s’est retrouvé en 2002 à l’étonnement général au second tour du scrutin. Si en 2007, les sociologues donnaient à Sarkozy 26% des voix, il en a récolté 31,2%. Hollande qui vient en tête des sondages à la veille du vote de dimanche se refuse même à songer au second tour.
Son principal rival Nicols Sarkozy voit plus loin que lui. Il entend profiter du second tour pour gagner le plus d’électeurs à sa cause. Si Hollande a tout le front gauche comme aérodrome de dégagement, Sarkozy a une marge de manieur beaucoup plus restreinte. Il disait dans la polémique électorale que soutenir Marie Le Pen devenait à voter pour François Hollande, c’est aux électeurs de droite que doit surtout plaire sa position anti-immigration. C’est sur cette thématique que le président en exercice avait bâti sa campagne de 2007. D’après Sarkozy, ce sujet reste toujours prioritaire pour les Français.
Marine Le Pen n’entend céder ses voix à personne. Pour elle, Sarkozy fait déjà parti des vaincus malgré les promesses qu’il a données au denier moment. Le Pen note qu’au premier tour les électeurs devront penser à deux candidats à la fois.
Environ la moitié des électeurs a changé ses préférences depuis six mois. Les sociologues relèvent qu’il n’y a jamais eu ce genre de revirement par le passé. Le dimanche 22 avril viendra le moment de vérifier la justesse des prévisions.
