Les impressionnistes boudés par les amateurs d’art de l’époque

© Photo: EPALes impressionnistes boudés par les amateurs d’art de l’époque
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Leur première exposition à Paris le 15 avril 1874 a été ignorée par la presse. Mais un nom au courant artistique de ces peintres a vite été trouvé.

Une exposition composée de 165 toiles s’ouvre du 15 avril au 15 mai 1874 à Paris boulevard des Capucines, dans les ateliers que le photographe Nadar vient d’abandonner. Parmi les peintres exposés : Pissarro, Cézanne, Monet, Degas, Sisley, Berthe Morisot, et Renoir. Il s’agit des jeunes peintres qui ont décidé de ne pas suivre le chemin traditionnel des paysagistes, qui étaient considérés alors comme les représentants du style « officiel » de la peinture à l’époque. Car ils peignent avec leur cœur, leurs émotions, mettent sur la toile ce qu’ils ressentent.

L’exposition, composée de plusieurs tableaux de Renoir (La logeLa danseuse), de Pissarro (Une matinée du mois de juin), Cézanne (La maison du Pendu), ou encore Berthe Morisot ou Degas attirerait aujourd’hui des millions de visiteurs. Mais ces tableaux laissent de marbre les connaisseurs de l’époque. La presse bourgeoise les traite de débutants sans talent et les peintres classiques se moquent d’eux.

Auguste Renoir La loge © http://fr.wikipedia.org

Refusés par le Salon officiel de la peinture et de la sculpture, une manifestation artistique parisienne qui expose les œuvres d’artistes agréés par l’Académie des beaux-arts, ils décident d’organiser leur propre exposition. Monet se charge de ce projet. En 1873, les artistes fondent la Société anonyme des peintres, sculpteurs et graveurs pour organiser une exposition commune.

Paul Cézanne La maison du Pendu © http://fr.wikipedia.org

C’est un tableau que Claude Monet a proposé à l’exposition, qui a donné aux impressionnistes le nom de leur mouvement. Lors de l’impression du catalogue de l’exposition, on lui a demandé le titre de son tableau qu’il désigne par « la chose ». Il s’agit d’un lever du soleil peint depuis la fenêtre de sa chambre au Havre. Monet n’arrive pas à trouver un titre. Le frère d’Auguste Renoir fait pression sur lui, et il répond : « Mettez impression ». Quelqu’un complète Soleil levant. C’est ainsi que le titre du tableau a été fait.

Le 25 avril 1874, le critique d’art Louis Leroy signe dans Le Charivari une critique cinglante de l’exposition, intitulée « L’école des impressionnistes » :

« Impression, soleil levant. Que représente cette toile ? Voyez au livret : Impression, soleil levant. Impression, j’en étais sûr. Je me disais aussi puisque je suis impressionné qu’il devrait y avoir de l’impression là-dedans ».

L’exposition fut une véritable catastrophe financière. Renoir, accablé de dettes, a proposé deux ans plus tard d’organiser une vente aux enchères des œuvres. Les vingt toiles du peintre réalisent à peine 2 251 francs, alors que la recette monte à 11 491 francs. Une somme qui n’a rien d’impressionnant à cette époque.

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