Après les réactions critiques au sujet de cette iniatiative, la presse a reçu des menaces des musulmans radicaux. Il semble bien qu’elles ont produit leur effet parce que le débat autour de l’action envisagée a d’un coup pris un ton plus tolérant.
Le porte-parole de l’Autorité pour la défense de la Constitution a reconnu vendredi le danger de diffusion du Coran qui, le cas échéant, est un instrument de recrutement des adeptes de salafites, en soulignant en même temps que tous les salafistes ne sont pas forcément des terroristes.
Le projet suscite également des réactions mitigées dans le monde musulman. Voici ce qu’a déclaré à la Voix de la Russie Albi Hazrat Krganov, Vice-président de la Direction spirituelle des musulmans russes :
« La diffusion du Livre du Prophère n’est pas interdite par la loi mais il faut avoir du tact et savoir s’adapter. Il y a un certain nombre de règles qui font que l’homme qui n’a pas fait ses ablutions et n’a pas de pureté rituelle se voit interdire de toucher au Coran. Si quelqu’un s’intéresse réellement à la religion musulmane, on peut lui expliquer les fondements du Saint Coran et de l’islam. Mais de là à le distribuer en pleine rue au premier venu....?! Je ne comprends vraiment pas les motifs de ces gens et les objectifs qu’ils se donnent ».
Les stands avec le Coran installés dans les lieux publics suscitent également le mécontement et la peur chez le commun des Allemands. La rumeur faisant état d’une « propapande agressive de l’islam » commence à circuler dans le peuple et les médias ont jugé opportun de formuler quelques critiques. C’est après cela que les organisateurs de l’action ont mis en ligne un spot menaçant ouvertement les journalistes ayant condamné la diffusion du Coran. Leur message vidéo a été retiré du réseau mais à en croire le site du journal Die Welt, on y entendait une voix off traitant de « cochons » et de « macaques » les journalistes des grandes éditions allemandes comme Tagespiegel et Francfuter Rundschau. Or, dans l’entretien avec notre correspondant le rédacteur en chef du journal Tagespielgel Michael Schmidt a démenti l’information publiée ce matin sur le site de Die Welt:
« Nos correspondants n’ont rien à voir avec cette histoire. Aucun d’eux n’a été menacé ni surveillé par la police comme le prétend le site de Die Welt ».
Mais il n’en reste pas moins qu’après cela les médias allemands préfèrent garder le silence et se bornent à citer les réactions des politiciens à cette idée des salafistes. Les journalistes de Die Welt ne sont pas pressés non plus de monter cette histoire en épingle en préférant escamoter le sujet dans les numéros suivants.
En même temps, la polémique sur le danger de la propagande de l’islam radical a produit le résultat escompté à savoir ... lire le Coran pour se mettre à l’abri de l’influence des fondamentalistes.
