L'échec du lancement de la fusée nord-coréenne ne marquera pas la fin du programme balistique de Pyongyang, estime Christian Lardier, expert français et membre de la délégation internationale qui a été invitée en Corée du Nord pour assister au lancement.
"Ce programme a été lancé il y a vingt ans, et les Nord-Coréens ont déjà raté trois lancements, mais ils n'abandonneront pas leurs efforts. Ils vont déterminer la cause de l'accident, puis ils effectueront un nouveau lancement dans deux ou trois ans", a fait savoir M.Lardier.
Vendredi matin, l'agence d'information officielle nord-coréenne KCNA a rapporté que Pyongyang avait raté le tir d'une fusée destinée à mettre en orbite un satellite d'observation terrestre. Il s'agit de la troisième tentative ratée de mise en orbite d'un satellite par la Corée du Nord, après deux échecs en 1998 et en 2009.
Selon l'agence, les scientifiques, les techniciens et les experts sont en train d'examiner les raisons de l'échec.
"Les échecs sont fréquents lors des tests de missiles", indique l'expert français. "La technologie balistique est très complexe. Par exemple, la Russie a effectué 12 ou 13 lancements de son missile Boulava, et en a raté la moitié".
Le projet de tir, programmé à l'occasion du 100e anniversaire de la naissance du "président éternel" nord-coréen, Kim Il-sung, avait provoqué une vive préoccupation de la part de la communauté internationale. Ainsi, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a appelé Pyongyang à renoncer au tir de sa fusée si la Corée du Nord aspire à un "avenir de paix".
Vendredi 13 avril, les pays du G8 ont condamné le tir de la fusée nord-coréenne et se sont déclarés prêts à riposter à cette violation du droit international par des mesures appropriées.