Dioncounda Traoré, investi jeudi président intérimaire du Mali, s'est déclaré déterminé à prendre des mesures sévères contre les rebelles touareg et les groupes islamistes armés actifs dans le nord du pays, rapportent jeudi les médias européens.
"J'ai conscience d'être président d'un pays en guerre", a déclaré M.Traoré dans un discours prononcé à l'occasion de son investiture au Centre international de conférence de Bamako.
"Nous préférons la paix, mais si la guerre est la seule issue, nous la ferons avec notre armée. Nous serons tous derrière elle", a-t-il assuré.
Il a également exhorté "avec insistance et avec fermeté" les groupes armés à "revenir dans les rangs, à arrêter les exactions, les pillages, les viols, à quitter les cités qu'ils ont occupées".
S'ils refusent, "nous n'hésiterons pas à mener une guerre totale et implacable à leur encontre", a averti le président intérimaire.
Le Mali est en proie à une confrontation armée entre les autorités du pays et les tribus touareg luttant pour l'indépendance de la région saharienne d'Azawad qui recouvre des partis du Mali, du Burkina Faso, du Niger, de l'Algérie et de la Libye. L'offensive des Touareg a commencé en janvier et s'est amplifiée depuis. L'ancien leader libyen Mouammar Kadhafi soutenait leur mouvement.
Le 22 mars, les militaires maliens ont pris d'assaut le palais du président Amadou Toumani Touré et la plupart des institutions gouvernementales de Bamako. Ils ont décrété un couvre-feu pour une durée indéterminée, annoncé la fermeture des frontières nationales et suspendu la constitution.
Profitant de la situation, les rebelles touaregs ont pris le contrôle de plusieurs villes stratégiques dans le nord du pays, dont Gao, Kidal et Tombouctou.