Le Conseil de sécurité pose un ultimatum à Assad

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Le Conseil de sécurité a appelé le Président syrien Bachar al-Assad à remplir les conditions du plan de cessez-le-feu en Syrie d’ici le 12 avril. C’est ce qu’indique une déclaration spéciale qui a été adoptée le 10 avril dans la soirée. Ce document exprime la préoccupation par le fait que Damas n’a pas rempli les conditions de ce plan, car les violences ne se sont pas calmées, s’étant au contraire intensifiées.

Le plan a été élaboré par l'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue des États arabes Kofi Annan. Il comprend l'exigence de « changer de cap radicalement » pour Damas et mettre fin aux combats vers 6 heures, heure syrienne, jeudi prochain. En outre, ce plan suppose que les rebelles doivent répondre aux mesures prises par les autorités. Il s’agit notamment, du retrait des troupes des villes vers les casernes et l’arrêt de l'utilisation des chars et de l’artillerie pour contrecarrer les attaques militaires organisées par l'opposition.

Damas devait réaliser toutes ces mesures mardi. Mais ce jour-là, des informations sur les affrontements incessants entre les rebelles et l'armée gouvernementale parvenaient de Syrie. Selon les données des militants de l'opposition syrienne, plus de 30 personnes ont été tuées lors des échanges de tirs. En dépit de la menace réelle de l'échec de ce plan, Kofi Annan espère obtenir un résultat positif. À son arrivée à Téhéran, il a affirmé qu'il est encore tôt de parler de l'échec du plan de paix. Selon lui, les belligérants ont deux jours de plus - jusqu'à 12 avril – pour arrêter les violences.

Moscou a confirmé mardi que le ministère russe des Affaires étrangères va déployer tous les efforts nécessaires pour mettre en œuvre le plan de Kofi Annan étape par étape. Plus précisément, la Russie veut que les parties cessent les hostilités, que le retrait des troupes gouvernementales des villes syriennes commence et que le dialogue entre le gouvernement et l'opposition puisse avancer. Tous ces pas sont notamment entrepris pour créer des conditions favorables pour l’acheminement de l’aide humanitaire pour la population syrienne.

La question syrienne devrait rester au centre des entretiens entre la Russie et les États-Unis jeudi à Washington, lors de la rencontre de Sergueï Lavrov avec Hillary Clinton. Cette rencontre aura lieu en marge de la rencontre ministérielle du G8. Précédemment, la diplomate américaine a déjà tenté de rendre la Russie responsable de la situation en Syrie. Selon les Etats-Unis, Moscou refuserait de soutenir les efforts de Washington au sein de l'ONU pour renverser le régime de Bachar al-Assad. C’est l’une des raisons de la poursuite des violences en Syrie, selon Clinton. Dans la position de la secrétaire d’Etat américaine, nous entendons de vieilles intonations, explique l'expert du Centre de la sécurité internationale de l’Institut de l’économie mondiale et des relations internationales (IMEMO) de l’Académie des sciences de Russie Vladimir Sotnikov.

« Nos partenaires occidentaux, notamment les Etats-Unis, n’ont pas envie de voir ce qui devrait attirer leur attention. La Russie a longtemps cherché à jouer de son influence sur le conflit civil en Syrie et a fait tout son possible pour que Bachar al-Assad et l'opposition puissent trouver un accord. Mais la Russie ne peut pas être responsable de certaines actions du président de la Syrie, car il est chef d'un État souverain. La Russie ne peut que suggérer à Bachar al-Assad de réaliser le plan de Kofi Annan. Il y a un espoir que ce plan soit réalisé, et le côté russe est en train de le faire. Quant au tentatives des partenaires américains d'impliquer la Russie dans quelque chose, pourquoi pourraient-ils en cachette rendre Assad coupable – ce n’est pas une approche constructive ».

Lors de la réunion ministérielle du G8, la France compte proposer de nouvelles mesures pour résoudre le problème syrien. Un argument fort en faveur de cette position – c’est le nombre croissant de réfugiés syriens en Turquie en raison de la poursuite des violences. Mais aujourd'hui, presqu’aucun partenaire du G8 et de la France ne garantit que le renversement de Bachar al-Assad peut arrêter le flux des réfugiés et les violences dans le pays. L’exemple du renversement du régime libyen, où la France a joué le rôle principal, tout comme la Grande-Bretagne et les États-Unis, en est une bonne illustration. Aujourd'hui, l'exode massif depuis la Libye vers les pays voisins continue, et les conflits ethniques sont en train de dégénérer en une seconde guerre civile.

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