Le géant métallurgique Nornickel placera 2 milliards de dollars dans le projet visant à baisser le rejet des déchets toxiques de production dans l’atmosphère. Le Premier ministre Vladimir Poutine a averti pendant sa visite à Norilsk il y a une année et demie que sans la modernisation le combinat serait fermé. Nornickel devait éliminer le déchet le plus nocif : le dioxyde de soufre. Le combinat a annoncé un appel d’offres international.
Les technologies traditionnelles ne conviennent pas pour Norilsk. Les déchets sont convertis en acide sulfurique largement demandé dans divers pays, en particulier en Chine. Cependant, Norilsk est située à 300 kilomètres du Cercle polaire et ce serait un procédé non rentable. Il est difficile de transporter l’acide aux consommateurs.
La fabrication de béton au soufre ne convient pas non plus : il y en aurait trop et il est désavantageux de l’exporter. Le gagnant de l’appel d’offres international avec la participation de 27 compagnies a été contraint d’inventer une technologie de pointe de conversion en soufre élémentaire. Ce produit est plus inerte que l’acide sulfurique, il est plus simple et moins dangereux de le stocker dans les dépôts spécialement aménagés dans le pergélisol.
Le consortium Techint de Milan ayant déjà eu des contrats en Russie réalisera le projet écologique. Dit le porte-parole du service de presse de Nornickel Alexei Poponine :
Après la signature du contrat le consortium implantera les récents acquis mondiaux aux usines de Norilsk. Cela permettra de convertir au moins 95 % du dioxyde de soufre et le rejet dans l’atmosphère sera réduit de plusieurs fois ".
Norilsk sera transformé pendant quatre ans, grâce à la mise en œuvre du projet, en une ville écologique. Il est prévu de terminer les travaux d’ici 2016.