L’Etat avec ses tentacules fiscaux n’est pas en reste. Il a été calculé que sur le prix moyen de 1,6 € le litre l'Etat allemand prélève 65 cents d’impôts sur le pétrole et ses dérivés plus un droit écologie. Une grandeur constante, non sujette à des fluctuations de prix. Dans le même prix de 1,6 € la taxe à la valeur ajoutée (TVA) représente encore 26 centimes. Celle-ci est une variable : plus cher coûte le litre d’essence, plus importante est la somme à payer au Trésor. Il suffit au carburant d'augmenter de 10 centimes en espace de 12 mois, et le budget allemand recevra 400 millions d’€ de recettes supplémentaires. Ceux qui maudissent les consortiums pétroliers, les transporteurs, les propriétaires des raffineries et des stations services, oublient souvent l’Etat. L’expert principal du Centre russe de la conjoncture politique Dmitri Abzalov invite à regarder plus attentivement les activités de la Commission Européenne :
« Sa position sur l’Iran et la Syrie ajoute actuellement 25 % au prix du pétrole. C’est bien le conflit au Proche-Orient qui a fait envoler le prix du baril de 100 $ à 125 $. Il y a encore les directives de la Commission Européenne qui règlementent plus sévèrement le processus de la production en Europe. Les standards écologiques sont un autre facteur augmentant le prix. Une composante consiste dans un travail plus effectif avec des partenaires, fournissant des hydrocarbures sur le marché européen. Là l’Europe accuse également une grande différence dans ses approches. La plupart de ces facteurs sont liés à la politique et dépendent de la position aussi bien des pays isolés que de la Commission Européenne sur nombre de sujets ».
Comment expliquer la disparité des prix au sein de l’UE ? Dans le Nord et au Centre de l’Europe les prix du carburant atteignent 2 €, tandis qu’à l’Est il est possible de faire le plein à 1,4 € le litre et moins. Nous devons l’attribuer aux diverses sources et aux différents moyens de transport des hydrocarbures, dit M. Abzalov. Il y a de même une composante de spéculation qui peut atteindre dans le prix du pétrole 30-40 %, poursuit-il. S’il était possible de ne laisser sur le marché que les producteurs, les prix seraient moins sujets au facteur spéculation.
Les spéculateurs ne s’attendent pas à une baisse des prix sur le marché pétrolier dans un avenir prochain. Au contraire, l’aggravation de la crise à propos de l’Iran conduira à un nouvel enchérissement. Et à l’augmentation de la partie recettes des budgets des pays de l’UE.
