Le principe du système de transport proposé par l'inventeur américain est assez simple. Des capsules hermétiques avec 6 places assises à sustentation magnétique se déplacent à l'intérieur d'un tube à vide de 1,5 mètre de diamètre. Etant donné que les capsules ne touchent pas les parois des tubes, le frottement et la résistance à l'air seront nuls. Cela permet de réduire de dix fois les coûts de mouvement, et la vitesse peut donc varier entre 600 km/h et 6 500 km/h. Une alternative donc plutôt sérieuse au transport aérien ? Le premier modèle de ce train avec une vitesse estimée entre 600 km/h et 1 000 km/h est attendu pour 2013. Ce train devrait circuler dans un tunnel souterrain. Mais au lieu du vide complet dans le tube, on devrait y réduire simplement la pression atmosphérique.
Certes, l'idée de ce transport à tubes sous-vide mérite une attention particulière, mais il comporte un risque élevé pour les passagers potentiels, est convaincu Iouri Ognev, chef du programme éducatif « Construction des avions et des hélicoptères » à l'Université fédérale de l'Extrême-Orient.
« Cette idée a un sens pratique, même s'il ne s'agit pas d'une conception nouvelle », explique-t-il. « Elle peut être mise en pratique, mais il est peu probable qu'il va s'agir de transport pour passagers. Il est plus probable que ce système sera utilisé pour le transport des marchandises, car ce moyen de transport représente un danger pour les passagers. Il est dangereux de se déplacer dans ces capsules avec des vitesses aussi élevées. Et surtout s’il y a le vide autour. Il sera difficile d'assurer la sécurité des passagers dans ce cas. Quant à la version « cargo » de ce projet, elle peut être facilement réalisée ».
Les spécialistes de l'Institut des problèmes biomédicaux de l'Académie russe des Sciences partagent également les préoccupations de leur collègue. Dans le cas de la dépressurisation des cabines, les hommes vont mourir en quelques secondes. En revanche, s'il y aura moins d'air, ils pourront être sauvés à condition de mettre des masques à oxygène. Une autre question non négligeable – c'est le coût de ce projet. À cet égard, le nouveau type de transport est beaucoup moins intéressant que les moyens classiques, estime le directeur du Pôle de développement des technologies spatiales et des télécommunications du fonds Skolkovo Dmitri Payson.
« Si nous voulons remplacer, par exemple, l'aviation des long-courriers par ce type de transport à tuyaux, il faut mettre en place toute l'infrastructure nécessaire. Et ce n'est pas du tout sûr que les dépenses en infrastructure permettront finalement d'obtenir un rapport entre le coût et l'efficacité satisfaisant pour le transporteur. C'est pourquoi, j'estime qu'il est possible de réaliser ce projet physiquement, mais au niveau du modèle. Mais on ne peut pas pour l’instant parler de sa mise en oeuvre globale, car une étude minutieuse du plan des dépenses pour la construction de l'infrastructure nécessaire doit être faite ».
Malgré la controverse, provoquée par son projet, l'inventeur américain Daryl Oster a déjà vendu plus de 60 licences pour son système de transport de tubes sous vide (ETT) dans 6 pays. Et la Chine voue un intérêt particulier pour ce système. Dans ce pays, le système de « train à vide » pourrait être lancé en premier.