L’Espagne n'aime pas la comparaison avec la Grèce

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Auparavant, tout le monde savait d’où provenaient tous les maux de la zone euro. Les marchés s’étaient fermement ralliés les deux premiers mois de l’année et avaient suivi la décision prise par la Banque centrale européenne (BCE) fin 2011 pour accorder des prêts de trois ans à taux faibles pour des banques commerciales en besoin de crédit.

Puis le 2 mars, le nouveau Premier ministre espagnol annonça que l’Espagne ne répondrait pas à son objectif de déficit budgétaire : au lieu de viser un déficit budgétaire à 4,4% du PIB comme le souhaitait Bruxelles, M. Rajoy visera le sueil de 5,8% du PIB.

Il a fallu près de deux semaines pour que les marchés financiers réagissent à la nouvelle. Mais au début du mois d’avril, sur les obligations espagnoles à 10 ans,  les taux d’intérêts étaient revenus au même niveau que les taux d’intérêts de 2011, l’année noire.

L'Espagne a subi une faillite colossale de la propriété  qui a laissé le pays avec une croissance faible, un taux de chômage élevé et des secteurs bancaires fragiles. Dans le cas d’une récession, il sera impossible de réduire le déficit comme Bruxelles l’avait prévue.

Cela rend les marchés nerveux. La crise grecque montre que les investisseurs endosseraient des pertes de 70% en cas de défaut de paiement. Les marchés exigent donc des rendements plus élevés sur la dette espagnole.

Le ministre espagnol de l'Economie n'a pas apprécié, vendredi, que Nicolas Sarkozy fasse un parallèle entre la situation espagnole et celle que connaît la Grèce. Lors d'une conférence de presse, jeudi, le chef de l'Etat avait en effet brandi le cas ibérique comme un repoussoir: «La situation que connaissent aujourd'hui nos amis espagnols après celle qu'ont connue nos amis grecs nous rappelle à des réalités ». L'Espagne n'a pas goûté la comparaison. Le ministre espagnol de l'Economie, Luis de Guindos, a vivement réagi vendredi, jugeant comme « purement électoralistes » les propos tenus par Nicolas Sarkozy. « La situation de la Grèce et de l'Espagne sont complètement distinctes, même si on peut critiquer les politiques menées par leurs gouvernements socialistes respectifs », écrit le Figaro.

L'Espagne n’aura pas besoin d’une aide financière immédiate et la bonne nouvelle est que le pays a déjà vendu près de la moitié des obligations nécessaires pour couvrir l’emprunt cette année. Les opérations de la BCE de refinancement à long terme seront également fournir suffisamment de liquidités.

Par ailleurs, les choses sont susceptibles de changer à tout moment. D’abord, la forte probabilité que Nicolas Sarkozy soit battu par François Hollande lors du second tour de la présidentielle française inquiète les marchés. En outre, la très faible croissance de l’Espagne laisse à penser qu’elle sera loin d’atteindre ses objectifs de déficits.

Mais l’expérience montre qu’il est nécessaire de prendre des décisions et vite. C’est la première condition pour sortir de cette crise, la seconde étant le fait que l’Union européenne et le Fonds monétaire international aient suffisamment de fonds de sauvetage disponibles pour faire face au problème de l’Espagne, la quatrième plus grande économie d’Europe.

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