L'affaire Bout sera évoquée par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors de ses prochaines négociations avec la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, a annoncé vendredi M.Lavrov lui-même aux journalistes à Astana, capitale du Kazakhstan.
"Ces dernières années, le problème de Viktor Bout ne cesse de figurer dans nos discussions avec les Américains", a indiqué M.Lavrov.
Selon le ministre, la Russie appelle Washington à "adopter une approche équitable".
"Nous avons évidemment entendu beaucoup parler de l'indépendance des tribunaux (américains, ndlr). Mais dans ce cas précis, une pression inédite a été exercée", a indique le chef de la diplomatie.
L'homme d'affaires russe Viktor Bout, qui n'a jamais été aux Etats-Unis, a été interpellé en Thaïlande à la suite d'une opération d'agents secrets américains. Washington a déployé une intense pression pour obtenir son extradition vers l'Amérique.
La justice américaine l'a condamné à 25 ans de prison pour tentative de livrer des armes aux guérilleros des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), organisation qualifiée de terroriste par les Etats-Unis.
Le ministère russe des Affaires étrangères a relevé que les autorités judiciaires américaines n'avaient pas fourni de preuves matérielles, mais avaient fondé leur accusation sur la déclaration des jurés qui s'étaient dits convaincus des intentions criminelles de Viktor Bout. Cela signifie que ce dernier a été jugé sur ses intentions et non sur ses actes.