Le réalisateur célèbre Francis Ford Coppola a présenté à Moscou son nouveau film Twixt (Entre). Son arrivée dans la capitale russe visait également la préparation d’un nouveau projet.
Le réalisateur a visité le Musée Polytechnique de Moscou pour y puiser des idées et de l’inspiration. « Je me prépare à un projet de grande envergure à long terme. Pour ce but, j’ai besoin d’étudier les moments les plus importants de mon époque. Pour moi, il s’agit de la période avant et après la Seconde Guerre mondiale. Voilà pourquoi la Russie, voilà pourquoi ce musée… J’aimerai étudier la période entre les années 1920 et le début du XXIème siècle », estime Francis Ford Coppola.
La notion « entre » intéresse beaucoup le cinéaste. Ce n’est pas par hasard s’il a baptisé ainsi son nouveau film : entre le mal et le bien, entre ici-bas et au-delà, entre le réalisateur jeune et vieux. Et enfin entre le rêve et la réalité. Le sujet du film lui est venu dans un rêve. Une fois réveillé, il s’est précipité à noter la chaîne des événements du futur thriller.
« J’ai débuté avec ce genre à l’âge de 22 ans. Aujourd’hui, alors que j’ai 72 ans, ce serait intéressant de créer un film et de me comparer moi-même, maintenant avec celui de 22 ans. Ce ne sera pas un simple film d’horreur, ce sera une tentative de comprendre quelque chose sur moi-même ». L’intrigue du film : un romancier médiocre privé d’inspiration arrive dans un village provincial, théâtre d’une série de crimes mystérieux… Il est bien probable que l’écrivain pourrait dénouer la chaîne des événements et surmonter ainsi sa propre crise personnelle pour écrire enfin un nouveau roman.
« Je veux créer des films comme on crée des livres. A mon avis, les œuvres les plus impressionnantes ont été faites dans la littérature et le théâtre. Le lecteur veut sentir l’âme de l’auteur, il est très important que le cinéma se base sur les principes de la littérature », avoue le réalisateur. Coppola a toujours rêvé d’être écrivain. Depuis Le Parrain il écrivait les scénarios de tous ses films. Selon lui, l’avenir du cinéma réside dans une approche réfléchie du scénario et non pas dans les films 3D.
Le destin de Coppola a été déterminé par le film de Sergueï Eisenstein Le Cuirassé Potemkine. « J’ai été tellement impressionné par ce film que j’ai tout de suite compris ce que je ferais dans ma vie. C’est grâce à ce film que j’en suis venu au cinéma », avoue le réalisateur. « Je suis admirateur de la tradition russe, de cette culture. J’adore me rendre en Russie où les gens sont tellement bons et sensibles ». Le réalisateur est sûr qu’à son âge il peut faire ce qu’il veut. Selon lui, l’absence d’argent comme ce fut le cas autrefois est le meilleur moyen de devenir plus jeune. « Le monde contemporain avec sa publicité pèse sur nous. Mais on passe une semaine à la campagne et la vie reprend son rythme. Je me promène aussi dans des parcs, je regarde les enfants et je deviens plus heureux. Et cela ne coûte rien ».
