La première maison de retraite russe était ouverte à Nice dans les années 50 du siècle dernier. C’était l’unique hospice social dans le Midi pour les descendants des émigrés russes venus en masse dans le pays après la guerre civile en Russie et pendant les années de la terreur rouge. Le choix de la Côte d’Azur n’était pas fortuit, a expliqué dans l’interview à la Voix de la Russie le chef de la Croix Rouge russe Sergei Kapnist.
« L’hospice des vieillards pour les Russes est apparu dans le Midi de la France car beaucoup d’émigrés y habitaient. La cathédrale Saint-Nicolas de l’église orthodoxe russe à Nice apportait un soutien à la Maison Russe à Nice. La direction de la Croix Rouge russe a racheté un hôtel dans la ville et l’a réaménagé pour en faire une maison de retraite ».
En plus de 50 ans de son existence, le bâtiment s’est délabré et le nombre de vieillards russes a considérablement diminué. Mais le nombre de Français souhaitant passer leurs vieux jours dans une atmosphère chaude et profiter des soins de la Croix Rouge russe a grandi. Donc, il a été décidé non seulement de reconstruire la maison de retraite, mais aussi de recevoir tous ceux qui voulaient y habiter. Les nouveaux locaux sont situés, en partie, dans le bâtiment historique, et aussi dans un nouveau bâtiment. Ils peuvent recevoir près de 90 personnes. Un nouveau secteur y est apparu pour 12 personnes, souffrant de la maladie Altzheimer. Malgré les changements importants, la maison de retraite actuelle gardera sa fonction initiale – créer un îlot russe, cultrurel et spirituel, assure Sergei Kapnist.
« Nous espérons pouvoir préserver l’esprit russe de cette maison et de notre Croix Rouge. Un tel besoin existe de nouveau aujourd’hui. Le nombre de russophones dans le Midi de la France, ressortissants des différentes républiques de l’ex-URSS et de fidèles orthodoxes, grandit. Il est tout à fait probable que bientôt notre maison de retraite reçoive des gens d’origine russe ».
L’histoire de la Croix Rouge russe prend sa source dans la seconde moitié du 19ème siècle. Cette organisation caritative a été fondée en 1867, et sa charte a été approuvée par l’Empereur Alexandre II en personne. Initialement, elle avait pour objectif d’aider les soldats blessés ou malades. Jusqu’au 20ème siècle, la Croix Rouge russe était patronnée par la famille impériale. Mais les changements révolutionnaires de 1917, puis la Guerre Civile et le tumulte athée qui l’avait suivi, ont apporté des corrections dans la vie de cet établissement, continue le Président de la Croix Rouge russe Sergei Kapnist.
« Le gouvernement bolchevique a mis fin après la révolution à l’activité de la Croix Rouge. Les gens qui y travaillaient étaient obligés d’émigrer à l’étranger. Ils ont décidé de faire revivre la Croix Rouge avec tous ses pouvoirs, en vigueur avant la Révolution. Initialement, l’organisation a été rétablie à Genève, puis, elle s’est étendue sur plusieurs villes européennes, il y avait ses missions dans 20 pays du monde. La direction générale de la Croix Rouge se trouvait en France. Pendant la période soviétique, l’organisation s’occupait de nombreux émigrés expatriés ».
Bien que la période d’émigration massive de nos compatriotes soit terminée, la Croix Rouge n’a pas perdu sa portée. Elle sauvegarde la culture, l’esprit et les traditions de la vieille Russie. Souvent, ceux qui habitent en dehors de la Russie, viennent maintenant dans les missions de la Croix Rouge pour trouver un appui moral et penser à leur patrie quittée.
